Party Time [Ethan]

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A quoi se résument les soirées chez Miss Bennett ? Enfin pas vraiment chez elle, c'était sa suite d'hôtel mais on ne peut pas vraiment dire que ce soit chez elle. Refusant de chercher un appartement, la demoiselle restait là le temps qu’il faudrait. Entre sa comédie musicale et sa vie de recluse, elle n’avait pas vraiment le temps de sortir. Enfin c’était plus par manque d’envie que par manque de temps. On était samedi soir et son spectacle ne se jouait qu’une fois sur deux, alternant avec d’autres spectacles pour rentabiliser le Lincoln Center … Le samedi où il n’y avait rien à faire, elle restait dans sa chambre à jouer au piano, regarder la télévision ou louer un DVD. Quelques fois, Ju descendait jusqu’au salon de l’hôtel où elle discutait avec des riches personnalités du monde le temps d’une soirée et autour d’un verre. Mais rares étaient les fois où on la voyait traîner loin de son petit chez elle sauf pour travailler. A croire que New York était une ville hostile pour les personnes de son genre et qu’il fallait mieux rester cloîtrer. Pourtant elle était jeune et belle, la demoiselle avait toutes ses chances dehors, même juste pour s’amuser en tout bien tout honneur évidemment. Encore ce soir, elle s’était prévue une soirée devant un petit film avec quelques douceurs qui se résumaient en des fruits, son manager contrôlant même ses repas pour pas qu’elle grossisse. Vu sa consistance physique, elle était mince naturellement alors pas de problème là-dessus … Mais en ce samedi soir là, tout changeait. Son manager avait décidé qu’elle sortirait. Et quand Bichou disait quelque chose, il fallait dire oui même si on pensait non. Au début, Julia tenta d’opposer une certaine résistance, refusant toute sortie où il fallait s’afficher, où il y aurait des photographes et des gens qui viendraient lui serrer la main pour demander comment elle va tout en scrutant tout ce qui pourrait être croustillant : un peu trop de fatigue, un peu d’embonpoint ou début d’anorexie, voir si elle viendrait seule ou accompagnée … L’enfer pour la demoiselle qui détestait être reluquée comme un vieux bout de viande. En plus aller à une fête privée n’était pas trop son genre. Forcément il y aurait des gens qui la regarderaient.

Mais bien sûr qu’on te regardera, tu es une jeune femme si belle !

Sa voix aigue appuyée de grande folle démontrait que son manager était plus que déterminé à la faire sortir.

Non, vraiment, je n’ai pas envie. Je n’ai pas envie de me montrer devant des gens que je ne connais pas !

Mais ce sera bien ! Je suis sûûûûr que tu trouveras quelqu’un que tu connais ou alors tu parleras avec des gens intéressants … Peut être rencontreras tu un garçon charmant qui …

Stop ! Je vais y aller pour te faire plaisir mais vraiment car je n’ai pas le choix car je te connais, tu vas rester dans ma chambre toute la soirée. Je vais m’habiller et tout le reste.

Pendant qu’il était tout heureux à en taper dans les mains, la jeune femme passa dans la pièce à côté pour se changer, troquer son peignoir avec ses sous vêtements pour d’autres dessous et des vêtements classes. Ouvrant son armoire remplie à ras bord, Juliana opta pour une sorte de corset rouge avec un large pantalon noir à coupe droite et choisit de hauts talons assortis à son haut. Maquillage simple par un peu de fond de teint, du mascara avec un léger trait d’eye-liner et un rouge à lèvres opaque rouge qui lui allait finalement pas si mal. Sa coiffure se résuma à une sorte de chignon négligé/travailler qui lui allait à ravir. Voila, un petit coup de parfum et en une vingtaine de minutes, elle était prête pour sortir. Prenant une pause mannequin devant son manager, il était époustouflé.

Tu es R-A-V-I-S-S-A-N-T-E ! Allez on y va !

Prenant son manteau noir, Ju le mit et les voila partis pour le Six Seven. Ce pub avait toujours eu un bon aspect et certains soirs, il y avait des soirées avec une partie du gratin de New York pour diverses raisons. Elle ne sait pas pourquoi il y avait une fête privée mais elle s’y rendait à contre cœur. La voiture les déposa devant et après que son manager soit sorti, la demoiselle montra le bout de son nez et quelques photographes la prirent d’assaut. Mon dieu que cela ne lui manquait pas du tout … Passant fièrement après avoir fait un petit coucou et entra à l’intérieur. Laissant sa veste au vestiaire, elle resta accrochée près de son manager.

Tu ne me laisses pas, hein ?

Mais à peine a-t-elle prononcée ses mots qu’un homme se saisit de lui et la demoiselle se retrouva toute seule comme une cruche et un instant, un air perdu se lit sur son visage durant quelques secondes avant de déambuler au milieu des invités qui la saluait en agitant la main et après avoir erré, elle s’assit au bar pour commander un verre de vin rouge. La voila seule dans une soirée qui ne l’intéressait pas avec des gens qu’elle ne connaissait pas. Quelle soirée …

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Les soirées agitées, arrosées ou tout ce que vous voulez, ne sont pas quand on réside dans une ville aussi bien fréquentée que la Grosse Pomme. Ces pseudo-soirées V.I.P où toutes les stars de la ville et celles qui viennent traîner ici pour se faire voir sont nombreuses et toujours une bonne occasion pour se faire remarquer. Certains apprécient ces magnifiques soirées, juste histoire de se faire voir et de montrer aux ‘grands’ qu’ils existent et qu’un jour ils seront sur la même marche, à boire le même champagne sans se soucier du nombre de billets qu’ils peuvent avoir dans la poche. Un jour eux aussi auront un manager qui sera collé à leur basque pour vérifier que tout est en ordre et qu’ils ne passent pas pour des cruches. Mais il y a ceux qui préfèrent de loin la tranquillité de leur petite maison, rien qu’un soir, ils préfèrent rester chez eux pour éviter toute la cohue, les strass et tous les trucs qui vont avec. Ceux là sont nombreux aussi, mais ça ne veut pas dire qu’ils restent tout le temps chez comme de gentils ermites coupés du monde.
Les soirées d’Ethan, surtout les samedis soirs, ressemblaient bien aux soirées décrites un peu plus tôt, faisant partit d’un monde qui demande à être vu constamment par n’importe quoi, le jeune homme avait finit part comprendre que si il voulait se faire remarquer, il devait passer ses nuits dans les endroits les plus importants de la ville, quitte à dormir comme une masse le lendemain. Mais le vampire finit par se lasser de cette vie de débauche et de ‘m’as-tu-vu ?’ nocturne. Le soleil venait de gentiment disparaître derrière les tours de verre et d’acier de la ville, plongeant la magnifique New York dans un noir qui ne le resta pas bien longtemps. Les enseignes des bars, les multitudes de petits points jaunes des buildings, et autre points de lumière de la ville venaient de prendre la relève et allaient remplacer le temps d’une nuit le soleil qui était partit s’occuper de l’autre côté de la planète. Bref, tout ça pour dire que pour certains la nuit commençait déjà. Le jeune homme était resté un moment immobile devant la baie vitrée de son appartement, fixant d’un regard un peu pensif, la rue en contre-bas. Les lumières de cette dernière venaient se refléter dans ses yeux pâles, les faisant virer à une couleur étrange qui na’ rien de très naturel. Ethan, trop pris dans sa contemplation de cette rue qu’il connaissait par cœur depuis le temps, ne réagit pas tout de suite à la petite musique accompagné d’une vibration horrible, qui se faisait entendre derrière lui. Son portable, commençait à gentiment s’énerver, le vibreur trop fort de l’engin le faisant dangereusement glisser vers le bord de la table basse.
Se retournant au bon moment, il attrapa le petit suicidaire au dernier moment, hésitant un moment. Devait-il ou pas décrocher, surtout qu’il connaissait suffisamment bien celui qui était à l’autre bout de la ligne pour savoir le motif de son appel, avant même d’avoir décroché? Poussant un léger soupir, le jeune homme se décida enfin à prendre l’appel.

« Ethan?!
-Si tu as voulu m’appeler et que tu as fait le bon numéro, en général c’est bien moi qui décroche.
-Ouais, c’est vrai, t’as raison. Dis vieux, on est tous au Six Seven, tu viens nous retrouvez?
-Je pense pas….
- Allez fait pas ton papi qui veux se coucher tôt. Tu dis pas non, et tu ramènes tes fesses de suite, t’entends?
-Je me dépêche alors… »

Lui qui voulait rester tranquille chez lui, c’était râpé. Il savait qu’il n’aurait jamais du décrocher ce foutu téléphone et pourtant il venait de le faire. Poussant un nouveau soupir, il fourra le petit engin dans la poche de son jean, attrapa sa veste de cuir, et quitta son appart’ sans attendre plus longtemps.
Il était sortit rapidement de chez lui, et pourtant il traîna comme c’est pas permis sur le trajet qui devait le mener au pub. L’entrée de ce dernier ne tarda pas à entrer dans son champs de vision. Connu comme le loup blanc dans cet endroit, le jeune homme n’eut pas vraiment de mal à entrer, enfin si on oublie les quelques idiots armés d’appareils photos qui s’amusèrent à faire fuser leur flash. Une star montante qui vient à une soirée privée, sans le savoir avant de voir le vigile à l’entrée, à pied comme toute personne normale, ça a de quoi intéresser les curieux. Mais bon Ethan, n’a jamais été comme tout le monde, il est hors de question que ça change maintenant.
Bref, entrant dans le pub qui était déjà plein de monde, le jeune homme s’avança tranquillement vers le bar, s’arrêtant de temps en temps pour discuter avec deux trois types qu’il connaissait que très vaguement. Une fois servie, Ethan resta un moment accoudé tranquillement au bar, cherchant des yeux le petit malin qui avait eu l’idée de l’appeler pour l’obliger à sortir de son trou. Apparemment ils avaient déjà dû lever les voiles depuis un bon moment, voilà ce qui arrive quand on traîne trop. Son regard clair finit par se poser sur une jolie demoiselle qu’il avait déjà vu quelque part, où il était bien incapable de le dire. Tient, tient, il n’était pas le seul à se retrouver seul là où il ne voulait pas vraiment être.

« Belle soirée non?»

dit-il, d’un ton légèrement ironique, en esquissant un léger sourire à l’adresse de la petite blonde qui venait de lever le nez de son verre…

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*J’aurais mieux fait de rester chez moi* C’est ce que la jeune femme ne cessait de se répéter en regardant son verre de vin et parfois jetant des coups d’œil dans la salle à la recherche de quelqu’un qu’elle connaissait. Sait on jamais, New York n’était jamais aussi grand qu’on le pensait. Mais en général, on rencontrait plus des personnes qu’on ne voulait pas voir. Vous savez, vous avez le choix entre le genre lèche-bottes hypocrite qui prend de vos nouvelles mais s’en fout royalement ou s’y intéresse d’un peu trop près mais aussi les gens qu’on ne voulait pas du tout voir, ceux qu’on évitait à tout prix, même on donnerait sa vie plutôt que se retrouver dans la même pièce qu’elles. C’était aussi pour cela que Juliana sortait peu : imaginez un instant qu’elle se retrouve face à face à Matthew son ex, friand de ce genre de soirée, ou alors avec Rachel, qui ne devait avoir que ça à faire que de traîner dans des soirées vu qu’elle ne fait rien d’autres de sa vie à part dépenser l’argent de papa maman et s’afficher aux bras d’hommes qui ne lui appartiennent pas. Noircir le tableau ? Non, ce n’était absolument pas le genre de la chanteuse mais disons qu’elle n’était pas à l’aise dans ce milieu, surtout seule. Alors elle faisait comme tout les gens qui s’ennuyait, elle allait au bar attendre que le temps passe. Au moins, dans sa chambre d’hôtel, elle aurait regardé un DVD et commander de la nourriture au room service et se serait endormie assez tard, après avoir zappé plusieurs fois sur les centaines de chaînes que proposaient la télévision. Ah, les dures contraintes de la célébrité que de devoir se montrer pour ne pas passer pour un fantôme ou que les gens fassent des avant/après sur de longs mois pour prouver que vous avez affreusement maigri. Voila, Ju s’était montrée, les gens l’avaient salué, on l’avait photographiée qu’elle était là, bien habillée et tout sourire. Pourquoi ne pas partir ? Parce que cela ne se faisait pas et qu’elle détestait planter son manager qui faisait tout pour qu’elle soit plus … épanouie dirons nous. Donc la voila avec son verre de vin comme compagnie. Enfin, jusqu’à ce quelqu’un à ses côtés lui parla. Levant les yeux, la jeune femme put découvrir un homme, bel homme si l’on veut être sincère, seul apparemment car le ton de sa voix semblait teinté de sarcasme. Après tout, elle n’était sûrement pas la seule paumée de la soirée alors autant être à deux. Sur le même ton, avec un petit sourire au coin des lèvres et levant ses yeux bleus au ciel, elle hocha de la tête.

Magnifique soirée où, évidemment, je connais tout le monde et comme vous voyez, je suis tellement entourée que je doute que notre conversation durera très longtemps. Vous semblez vous amuser autant que moi à cette soirée ma foi passionnante.

Ou l’art de dire les choses en subtilités. Déjà qu’elle n’était pas une grande fan de ce genre de soirée mais si quelqu’un était de son avis, Ju se permettait d’émettre un jugement sur une fête qui avait du être préparée des semaines à l’avance, stressé tous les décorateurs ainsi que le propriétaire des lieux, sans oublier tous les invités qui avaient du se trouver LA tenue pour ne pas paraître ni trop tâche ni trop vieux jeu sans sortir la tenue fashion à mort, farouchement gardée pour une soirée de plus grande importance. Résultat : les gens se ressemblaient dans leurs tenues aux couleurs fades, on se croirait presque à une soirée chez un ambassadeur, là où il fallait se montrer sobre pour ne pas choquer l’assemblée. Limite, avec son corset rouge, Juliana faisait office de pétasse de la soirée, c’est pour dire !

La jeune femme se tourna légèrement vers son voisin de bar. Après tout, pourquoi ne pas faire la conversation avec un inconnu ? Il ne pouvait pas être pire que les gens qu’elle connaissait et puis tout deux semblaient parachuter dans un monde qui ne leur ressemble pas. Alors autant s’allier pour passer le temps.

Laissez moi deviner : on vous a entraîné de force ici et une fois les pieds à l’intérieur on vous a lâché, condamné à errer en solitaire et vous avez été attiré inexorablement vers le bar, seul endroit où l’on trouve de la compagnie, généralement un bon verre d’alcool. Ai-je tort ?

Son petit sourire traduisait qu’elle avait, en gros, vécu cette situation. Après tout, dans ce genre de soirées, toutes les histoires se ressemblaient, qu’elles soient amusantes ou plutôt maussades. Et puis les quelques personnes qui sont au bar depuis plus de deux minutes seul et sans sourire étaient les personnes comme elle et son charmant voisin, qui n’avait pas de verre.

Oh vous n’avez pas de verre, il en faut toujours un pour noyer son ennui. Elle interpella le barman qui passa devant ses yeux. S’il vous plaît, servez monsieur ce qu’il veut boire car c’est criminel d’être au bar et ne pas boire.

La jeune femme se tourna et adressa au jeune homme un petit clin d’œil amusé. C’est surtout qu’elle n’aimait pas boire seul, c’était totalement indécent, du moins aux yeux d’une anglaise …

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