Petite balade à Central Park [libre]

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Le soleil se levait à peine sur la grande ville de New York, chassant les dernières étoiles qui sintillaient dans le ciel encorte sombre de la nuit.
Les pâles rayons traversèrent les fins rideaux de la chambre du 28 West St. pour venir éclairer le doux visage de Myra...Les paupières close, la jeune femme dormait paisiblement, alongée sur son lit, un crayon à papier à la main...Cette soudaine clarté éveilla l'écrivain... Elle leva une paupière afin de discerner d'où pouvait bien provenir cette lueur. Comprenant qu'il était le matin, la demoiselle poussa un juron... Elle s'était encore une fois assoupis avant d'avoir terminer! A moitié éblouie pour la lumière venant de dehors, Myra attrapa la feuille de papier sur laquelle elle écrivait avant de tomber dans les bras de Morphée.
Sans se hâter, elle essaya de remettre au claire ses pensées...Où en était elle?...A oui...

Naevia posa un lourd regard vers cet homme qu'elle haissait tant. Pour la première fois de sa vie, elle osait enfin l'affronter. Elle avait rêvé bien des fois de cet instant...Il était enfin à sa portée...Il ne suffirait que d'un geste...un simple geste et l'assassin de son père disparaiterait...
La jeune femme ressera sa prise sur le couteau qu'elle dissimulait dans les plis de sa robe. Il ne suffirait que d'un geste pour que tout se termine...pour que tout disparaisse...pour qu'elle trouve enfin cette paix qu'elle cherchait depuis tant d'années...
Elle s'avanca vers cet homme, un sourire aux coin desq lèvres. Elle désirait tant cette vangeance...
Mais lui soutenait le regard qu'elle lui lançait...La jeune femme ne pouvait détacher ses regard des yeux du meutrier...ses magnifiques yeux bleu...d'un bleu si profond...Elle se perdit dans cette mer qui faisait chavirer son coeur...
Son poignard lui glissa de sa main...roulant sur le marbre blanc. Elle ne pouvait pas...Elle ne pouvait pas assassiner cet homme...Des larmes se mirent à rouler le long de joues...Elle en était sûr désormais. Cela ne faisait plus aucun doute. Contre tout honneur...Contre toute vangeance...Elle ne pouvait pas assassiner l'homme qu'elle aimait.

Un long soupir désespré échappa à l'écrivain...Non, décidément, elle n'arriverait pas à rendre cette scéne...Les passages tragiques n'étaient vraiment pas sont trucs...surtout quand il s'agissait de retranscrire les sentiments personnages de l'antiquité romaine... Elle avait réécrit trois fois ce passage la veille sans parvenir à un résultat qui la satisfaisait...Et cela la contrariait... Myra jetta son brouillon dans un coin de la piéce... Elle n'avait pas envie de s'y replonger maintenant. Peut-être essayrait-elle de recommencer dans l'après-midi...

La jeune femme s'habilla en vitesse, enfila un manteau, attrapa la première paire de chaussure qu'elle trouva et se dirigea vers la porte de son appartement. Elle avait besoin de prendre un peu l'air. Cela faisait près de trois jour qu'elle n'était pas sortie de chez elle..se consacrant entièrement à l'écriture.

Elle ne savait pas trop où elle allait...tout ce que la demoiselle désirait, c'était simplement marcher...faire un peu d'exercice...pouvoir contempler les oiseaux voler dans le ciel... La jeune femme ne faisait pas vraiment attention où elle mettait les pieds, ni quelles rues elle empruntait...le regard égaré dans le monde qui est le sien... Elle laissait son imagination dériver à son gré et chaque petit détail venait embélir ce petit univers dont seule Myra connaissait le chemin... Il ne suffisait d'un rien pour que la jeune femme se mette à rêvasser...En tout cas, cela était idéal pour oublier tous ses petits tracas.

Sans qu'elle ne s'en rende compte, Myra se retrouva devant les grilles de Central Park.
*Après tout, pourquoi ne pas se balader ici?*se dit-elle en entrant.
Il faut dire que la jeune femme appréciait beaucoup ce parc. Elle venait souvent écrire à l'ombre des arbres lors des beaux jours d'été pour profiter du soleil. Ce devait sans doute être pour cela qu'elle avait avait suivit inconciemment ce parcours...

La jeune écrivain continua un peu sa bala de mais se lassa vite de marcher pur rien... La personnalité de la demoiselle est désidément bien complexe...Elle traversa un petit massif et, malgré l'interdiction, s'assie à même la pelouse et se mit à regarder les gens passer devant elle...Etrangement, elle aimait beaucoup voir le monde bouger autour d'elle...Cela d'aidait à prendre du recul par rapport à ce qu'elle vivait dans la réalité. Et puis, elle se plaisait à imaginer la vie que tous ses passants pouvait avoir...Elle essayer de lire sur leurs visages ce à quoi ils pouvaient bien penser...C'est ainsi que la demoiselle se perdait dans l'invinie des rêveries...

Ce n’était pas la fête dans cet appartement de la 5th Avenue. Vous savez, ce duplex au 7e étage qui donnait une vue imprenable sur le MET et sur Central Park. Le genre de logement que tout new-yorkais rêverait d’avoir et s’y sentirait presque comme un Roi sur le parc de verdure. Hé bien, son propriétaire se sentait mal et tournait presque en rond, montant et redescendant de sa chambre au salon, soupirant en lisant quelques bribes de script qu’on lui avait envoyé. Mais qui était cette personne ? Tout le monde le connaît, cet acteur dont les journalistes lui courait littéralement après … Pas qu’eux en fait, il y avait aussi les fans, les filles, certains hommes aussi ! Tout sauf des producteurs ou des professionnels du milieu, ni même ses proches. Vous l’avez compris, depuis quelques jours, Mister Anderson a un peu le bourdon. Pourtant, il devrait sourire, la suite de son premier film allait enfin se faire et il aurait le rôle principal. Après son retour de Los Angeles pour avoir joué un guest dans une grande série réunissant régulièrement des VIP, son manager Al lui avait annoncé la grande nouvelle. C’était la joie, enfin la fin d’un calvaire à courir les castings. Puis là, en lisant le scénario, Mike trouvait le film pas si mal si c’était aussi bien tourné que la dernière fois. Non franchement tout allait pour le mieux dans sa vie professionnelle. Pour une fois. Mais quand ça va d’un côté, ça n’allait pas de l’autre. Là, c’était la vie privée qui n’allait plus. Deux jours après être rentré de LA, l’acteur eut la mauvaise surprise de voir son meilleur mai débarqué … avec sa futur femme ! Autant dire que ça avait plombé l’ambiance. Imaginez un peu le tableau : Mike et Dan étaient liés depuis tout petits à faire des bêtises et rire, ils avaient connus les filles à la même période, comptaient toujours l’un sur l’autre, Dan avait été le premier à entendre son meilleur ami confier ses penchants sexuels déviants et avait pu aussi libérer ce poids sur sa conscience. Depuis quelques années, chacun faisait des allers et retours pour se voir. Le mieux, c’était quand Dan venait à New York car il n’y avait pas leurs familles pour les inviter à manger ou truc du genre. Heureusement, personne d’autre ne savait pour « eux ». Le voyage du meilleur ami était donc une occasion d’être tous les deux. Quand le jeune homme avait reçu le coup de téléphone de son ami, Mike n’attendait plus que ça. Mais en ouvrant la porte et découvrant aussi Mary, la future femme de son ami, ce fut le sourire de bonne figure qui remplaça la vraie joie. Ils étaient encore à New York, faisant quelques emplettes pour fignoler le mariage. Et l’acteur n’était pas des plus heureux, surtout que ce midi, le garçon devait aller manger avec le couple. Il faudrait prendre sur soi mais avant, évacuer un peu tout ce qu’il avait en lui. Vu qu’il ne se concentrait pas sur les petits morceaux de scénario qu’on lui avait envoyé, il fallait se défouler. Et quoi de mieux qu’un bon jogging dans Central Park pour ça ? Allez hop, c’était parti.

Après avoir enfilé un t-shirt blanc et un jogging noir, Mike prit ses clés, son portable et son Ipod, sortit une bouteille d’eau du frigo, ses lunettes noires sur le meuble d’entrée et claqua la porte. Non pas que le jeune homme veuille se la péter mais les lunettes avec un tel soleil n’était pas de refus puis s’il pouvait filtrer la plupart des regards, ce serait parfait. Mais les journalistes avaient l’œil partout. Allez hop, c’est parti. Deux pâtés de maisons plus loin, ses baskets blanches foulèrent le sol de Central Park et après un échauffement, il se mit à courir. La musique résonnait dans ses oreilles. Il y avait de tout dans son Ipod et lui courait en rythme. Tout d’un coup, quelque chose attira son attention. Un type courait plus loin avec un appareil photo. Un paparazzi vu le matériel. Mike les repérait, à force d’être traqué comme une biche pendant la chasse. Heureusement, il avait un bon niveau et se mit à accélérer pour le semer. Content sur le coup, il perdit rapidement le sourire en voyant que l’homme avait l’air d’être endurant aussi. Ce n’était pas le jour pour avoir un paparazzi derrière lui alors l’acteur se mit à courir plus vite pour tenter de le semer mais rien n’y faisait alors, au bout d’un moment, il tourna sur la droite et marcha sur une pelouse pour se cacher derrière des buissons. Le photographe continua sa route tout droit, à la recherche de sa proie. Mike le regarda quelques instants encore avant de voir une jeune femme assise qui le regardait d’un drôle d’air. Relevant ses lunettes, il lui adressa un sourire sympathique.

B'jour. Pas facile d’être poursuivi comme ça. Zavez d’la chance que ce soit pas pareil pour vous.

S’il l’avait reconnu ? Bien sûr ! Même si les photos de l’écrivain étaient rares, l’acteur n’était pas un ignorant non plus. Oui, même les gens de la campagne pouvaient posséder un minimum de culture littéraire. Il ne l’avait jamais rencontrée auparavant mais on disait d’elle qu’elle était rêveuse et un peu ailleurs, dans ses rêves. Comme beaucoup d’artistes en vérité. Mike décida quand même de sortir de derrière son buisson et vint vers la jeune femme en lui tendant la main.

Je m’excuse si j’vous ai fait peur ou si j’vous ai dérangé, c’était vraiment pas intentionnel d’ma part. Mais ravi d’vous rencontrer quand même !

Oui, oui, les gars de la campagne étaient aussi civilisés et puis Myra pouvait bien comprendre un peu ce que vivait Mike, elle était une VIP aussi après tout …

Invité

Myra n'avait plus vraiment la notion du temps…Peut être que cela faisait une heure qu'elle était assises ici…au milieu de la pelouse…peut-être moins…Elle n'en avait pas la moindre idée.
Elle ne comptait plus les visages qui défilaient devant elle…n'y faisant plus vraiment attention maintenant. Un détail attira son regard…C'était un homme…Il avait une bien étrange attitude…Il semblait chercher quelqu'un, furetant un peu partout autour de lui. La jeune femme l'observa un instant sans se faire remarquer. Etait-il perdu? Attendait-il quelqu'un? En une fraction de seconde, un millier d'hypothèses se pressaient déjà dans l'esprit de la jeune femme. Il ne suffisait d'un rien pour éveiller sa curiosité…et encore moins pour l'intriguer. Soudain, l'homme sembla avoir trouver la personne qu'il semblait attendre. A ce moment, elle le vit sortir un appareil photo dernier cri… Cela ne faisait aucun doute, c'était un paparazzi. Un sourire las étira les lèvres de la demoiselle. Décidément, ils étaient partout à New York…toujours à l'affût du moindre événement people. Et la presse ne paraissait pas prête de prendre des vacances tant les Américains étaient friand de ces clichés volés.

Myra se félicita de s'être installée dans un lieu plutôt à l'abris des regards…Au moins, les photographes la laisseraient en paix. Que les médias pouvaient être envahissant des fois! Les célébrités finissaient par ne plus avoir la moindre vie privée! Et cela la scandalisait. Myra est une grande idéaliste…amoureuse des libertés. Et les voir ainsi piétinés par certain ne la laissait pas indifférente. C'est pour cela que l'écrivain refusait des qu'elle en avait la possibilité les interviews et les séances photos qu'on lui proposaient lors de ses promo.
Soudain, un homme traversa la pelouse devant elle et alla se cacher derrière les buissons non loin. Il ne semblait pas l'avoir vue, trop absorbé à observer le paparazzi. La situation la fit sourire…il y avait quelque chose de…comique. Myra se retenait à grand peine de ne pas éclater de rire et de révéler ainsi leur présence.

La jeune femme réfléchie un instant…Il lui semblait bien avoir déjà vu le fuyard quelque part…cependant, elle ne saurait dire où… Il faut dire que les lunette noires que Mike portaient ne l'aidaient en rien pour l'identifier. Lorsqu'il les releva pour lui parler, elle le reconnu.

Il est vrai que la presse ne laisse relativement tranquille…Cela ne semble pas d'être votre cas monsieur Anderson.

Et oui! Même si Myra ne regardait presque jamais la télé, elle se rendait souvent au cinéma…et s'intéressait à tous les genres. La demoiselle avait vu certains de ces films…c'est pour cela qu'elle avait l'impression d'avoir déjà rencontré l'acteur!

Oh mais vous ne me dérangez pas du tout, répondit Myra toujours le sourire aux lèvres. Enchantée de vous rencontrer.

Tout en disant cela, Mike approchait et lui tendit la main. Il avait l'air parfaitement sympathique. La façon dont il était débarqué de derrière son buisson avait quelque chose d'amusant…et pour être franc, il est d'ordinaire plutôt difficile d'amuser la demoiselle.
Myra se leva et lui sourit tout en essayant d'engager une conversation.

J'ai entendu dire que les studios prévoient de tourner une suite d'un de vos film… J'avais beaucoup aimé Punition…

Timide et discrète, elle n'était pas très douée pour instaurer le dialogue avec des inconnus. Elle s'en tirait tant bien que mal par ce compliment tout à fait sincère.

Mike est du genre sociable, à aller vers les gens et discuter avec le sourire sans la moindre timidité. Il avait toujours été ainsi, on l’avait élevé en étant très entouré donc beaucoup de monde avec qui parler et s’amuser. Sans oublier qu’il a commencé tôt à être dans le monde du showbiz alors il a été très vite exposé sous les feux des projecteurs, ça aide aussi. Donc pour lui, il était évident d’aller saluer les gens, s’excuser et faire la conversation le plus naturellement du moins, sans pour autant ne pas oublier la politesse. Campagnard certes, mais pas arriéré franchement ! Alors quand l’acteur avait vu qu’il avait sûrement dérangé l’écrivain, c’était tout à fait normal de présenter des excuses. Alors il le faisait, avec le sourire en plus. Puis, pour une fois que c’était envers quelqu’un de connu, ils pouvaient mieux se comprendre. Oui, Myra savait se montrer discrète, elle avait bien de la chance de ne pas avoir sa vie étalée chaque semaine dans les magazines, parce que Mike, ce n’était plus des articles mais de véritables romans-photos. Vous connaissez les livres pour enfants « Martine » ? Hé bien là, c’était plutôt « Mike fait son jogging », « Mike dans la rue » … C’était presque un feuilleton de télé-réalité. Il n’y avait pas une semaine où il n’était pas dedans, que ce soit en couverture ou un carré de quelques lignes. L’acteur s’y était habitué, il n’allait quand même pas s’enfermer comme un ermite dans son duplex juste pour être tranquille ! Alors il faisait sa vie et quand il en avait marre, tentait d’y échapper comme il le pouvait. Là, c’était en courant plus vite que le paparazzi. Cela durera le temps qu’on le retrouve mais c’était toujours ça de gagné.

Et puis rencontré une des écrivains les plus en vogue du moment n’était pas permis à tout le monde. D’après ce qui se disait, Myra Kendry n’aimait pas les grands évènements ni les interviews, elle aimait être dans son monde. C’était sûrement sa façon à elle de vivre et cela devait lui permettre d’écrire aussi. Chacun sa façon de vivre sa célébrité, ce n’était pas lui qui allait donner des leçons de conduite car il n’était pas tout blanc dans sa vie même s’il assumait la plupart de ses conneries et surtout son secret. Que voulez vous, aucune vie n’était totalement parfaite, personne n’avait donc à dicter celles des autres. Il ne la dérangeait pas, c’était toujours ça de pris. Sait on jamais s’il l’avait interrompu dans la conception d’un nouveau roman … Ca aurait été fâcheux. Elle le salua, apparemment contente de faire sa connaissance. Lui était toujours heureux de rencontrer de nouvelles personnes, du pendant que c’était dans la bonne humeur. Elle se releva pour commencer à lui parler. La nouvelle de son film s’était répandue comme une traînée de poudre. Si les gens étaient aussi impatients de le revoir tourné, ils auraient du lui proposer des films plus tôt au lieu de le voir se dépatouiller à jouer des guests dans des séries, ce genre de trucs qui le saoulaient profondément. Néanmoins, Mike gardait le sourire et relativisait comme il le pouvait. Puis entendre des compliments faisait toujours plaisir, surtout de la part de quelqu’un comme Myra.

Merci beaucoup. Apparemment, ce film a marqué les esprits, j’espère que c’tte suite sera à la hauteur car elle est vraiment prévue même si j‘ connais pas vraiment l’scénario, juste que mon personnage va r’vivre l’enfer.

Il fit un large sourire. Lors du premier opus, rien ne lui avait été épargné et vu qu’il avait décrété de faire lui-même ses cascades, autant dire qu’il avait plu des bleus sur son corps et que de temps en temps, le jeune homme avait du faire plusieurs petits tours à l’hôpital. Enfin bref, il reprit.

Mais j’suis touché que quelqu’un comme vous aime mon film … enfin par là, j’m’imagine que vous êtes quelqu’un qui sort peu, a énormément un regard critique assez dur dans tout ce que vous voyez, à analyser … Je crois que j’caricature un peu trop le monde littéraire, non ? J’espère car si tout l’monde se r’ssemblerait dans votre milieu, ça s’rait bien triste. Y a assez d’acteurs clones ou chanteuses qui se ressemblent toutes, il ne faut pas non plus trop exagérer !

Même s’il n’était pas vraiment une lumière ni quelqu’un qui sait tenir sa langue, il avait de la franchise et tournait ses idioties à la rigolade. Il fallait bien s’amuser un petit peu et puis nul n’était parfait, la différence était de savoir tirer expérience de ses erreurs et ne pas rester dessus.

Invité

La façon dont s'était instaurée la conversation surprit Myra. D'habitude, elle n'était pas du genre à "taper ainsi la causette" à des inconnus. Sa discrétion, qui se mêlait bien des fois à une légère timidité créait une barrière entre la jeune femme et le monde concret qu'elle ne voulait pas toujours voir disparaître. Ce recul qu'elle prenait par rapport à la réalité la rendait parfois austère aux yeux de certains…mais ce n'était rien de plus que son naturel qui ressortait. D'ailleurs, c'est de là que provient une bonne partie de tout ce mystérieux qui l'entoure. Mais là, tout s'était enchaîné naturellement bien que s'arrivée de l'acteur fut quelque peu extravagante. Mike ne semblait pas trouvait la situation surprenante, comme s'il lui arriver souvent d'aborder ainsi des passants. Mais cette spontané n'était pas sans lui déplaire! Un dialogue s'établit donc entre les deux jeune gens sans que cela ne les surprennent autre mesure.

Mike la remercia de son compliment. Il parut sincèrement touché de ce que venait de dire Myra, ce qui l'étonna. Après tout, ils ne se connaissaient pas il y a cinq minutes… Comment son avis pouvait-il avoir la moindre importance pour lui? Il était décidément bien rare que quelqu'un arrive à intriguer l'écrivain, mais c'était pourtant bien le cas… Elle sourit à son tour au jeune homme en mettant cette question de côté pour l'instant, se concentrant de nouveau sur la conversation.

Il est vrai que les journaux annonçaient cette suite du film de Mike Anderson depuis pas mal de temps déjà. Le tout maintenant était qu'elle soit qu'elle réponde à l'attente des spectateurs. Mais là dessus, personne de se faisait trop de soucis. Il ne faisait aucun doute que les personnes qui devaient travailler sur ce projet connaissaient leur métier…

En tout cas, si cette suite égale le premier volet, ce dont je ne doute pas, vous ne risquez pas d'être tranquille de si tôt! Et bon nombre de paparazzis vont devoir se mettre au jogging s'ils veulent arracher quelques clichés de vous!

Il n'arrivait pas souvent à Myra de faire ainsi de l'humour. Elle gardait la plupart du temps ce genre de réflexion pour elle-même, estimant que cela n'intéressait pas ses interlocuteurs. Mais aujourd'hui, tout lui semblait naturel…

La remarque de Mike fit rire la jeune écrivain. Oui! Il caricaturait tout de même un peu le monde littéraire…Il n'était pas si sévère…si austère… si ennuyeux… Certes, il y avait bien quelques vieux radoteurs qui se prennent pour l'excellence de la société et se permettent de juger le travail d'artistes sans qu'on le leur demande. D'autres se plaisent à critiquer la moindre des œuvres qu'ils voient simplement pour étaler leur culture qui souvent n'est pas aussi étendu qu'il ne le pensent. Mais il y avait aussi ceux qui, comme Myra observent en silence… Certes, ils analysent, jugent et se forgent leur propre avis mais il en va de même pour tous. Cependant, ces personnes gardent leur pensées simplement pour eux. Et ce silence, c'est la modestie.
Mais, Myra devait bien accorder à Mike que l'image des vieillards qui entament des débats sans le moindre intérêt pour le public colle au mot "littérature"… Les préjugés sont si bien encrés dans les esprits que la jeune femme avait cessé de lutter contre et laisser les gens penser ce qu'ils voulaient à ce sujet. Elle se permit tout de même ce commentaire.

Oui, vous noircissaient tout de même quelque peu le tableau, répondit-elle sans quitter son sourire. Certes, certains littéraires sont telles que vous venez de les décrire mais il s'agit heureusement d'une minorité. Je ne pense pas que les écrivains soient plus sérieux que certains chanteurs ou acteurs. Mais il est vrai que cette image nous colle à la peau.

Vous êtes surpris de voir une conversation d’instaurer aussi vite ? Mike, non. Lui était habitué à ce genre de discussion improvisée, ne se sentait pas plus désarmé quand un ou une inconnue venait à sa rencontre. Enfin ça dépendait. Quand la personne arrivait en hurlant le prénom de l’acteur à plein poumon, là il prenait ses jambes à son coup, voulant être sûr de rentrer chez lui en un seul morceau et indemne, car sait on jamais ce que peut faire un fan transi avec vous … Puis il évitait les gens qui posaient trop de questions. Trop suspect à son goût, cela faisait penser à un journaliste alors il s’esquivait de manière polie, comme ça on ne pouvait pas le traiter de sale type. Après tout, on n’est pas obligé de s’entendre avec tout le monde ni de vouloir rester trop longtemps avec les même gens ! Et puis Mike préférait protéger un peu de sa vie, ne pas se dévoiler à tout le monde. Il était sympa et adorable mais quand même. La dernière fois, cela lui avait presque coûté son secret quand il était en compagnie de Derek. Il aurait suffi d’un verre en plus ou de se laisser un peu trop aller, qui sait ce que ce serait passé … Enfin ça il le savait, il en avait même rêvé durant la nuit après leur soirée, c’est pour dire. Pas sûr qu’il se tiendrait autant à carreaux la prochaine fois. D’ailleurs, il faudrait qu’il rappelle le beau brun, dès que Dan repartirait pour le Kansas, c’était certain qu’il allait le faire, il ne fallait pas s’en faire pour ça.

Mais revenons à notre homme et sa conversation avec la jeune femme écrivain. Mike était toujours touché quand on faisait des compliments sur sa filmographie. Que ce soit des fans qui y ont pris plaisir, des critiques qui saquaient pas mal de films sur écrans ou des professionnels qui reconnaissent votre talent, tout était bon à prendre. Et quand une femme telle que Myra, qui doit autant juger le fond que la forme, ça avait plus de valeur. Puis lui qui l’imaginait plus stricte et froide, la voir faire une petite plaisanterie montrait que finalement, elle était comme les autres, juste cherchait à se faire discrète. Et elle avait bien raison d’éviter les paparazzis ! Lui avait beau faire tout ce qu’il voulait, c’était fini. Dès que l’acteur mettait un pied dehors, soyez sûr qu’il a autour de lui, plus ou moins caché à le prendre en photo sous tous les angles. Et elle avait raison, avec son nouveau film, ça allait s’accentuer encore plus. Le retour de l’étoile du cinéma à la sexualité louche qu’on veut prendre en flagrant délit ! A entendre ses mots, il soupira en haussant les épaules. Mike ferait avec, il n’allait pas en mourir, cela plus de cinq années que c’était comme ça alors il y était presque habitué maintenant. Et si c’était les concessions à faire pour retourner sur les plateaux de tournage, il ferait avec et puis c’est tout. Il fit donc un sourire amusé, lâcha même un bref rire.

Et moi, je ferais mieux de me mettre au niveau olympique pour garder une longueur d’avance sur eux.

Oh, lui adorait raconter un peu du n’importe quoi, c’était son truc. Il aimait bien tout prendre à la rigolade, vu la vie qu’il menait. Se faire traquer et galérer avec des rôles de guests avant d’avoir un film correct. Ce n’était pas faciles tous les jours alors il faut bien prendre tout positivement sinon l’acteur se réfugierait dans la drogue et la dépression. Bon, si la 1e était déjà faite avec un petit joint occasionnel, il se portait plutôt bien au quotidien, du moins professionnellement parlant. Niveau privé, notre beau garçon se sentait plus rapidement affecté comme en ce moment avec son meilleur ami venu en voyage avec sa future femme alors que cette dernière n’était pas prévue au programme. Là, ça lui avait fait mal mais en bon ami et bon acteur, il n’avait rien montré de tout ça et faisait comme si de rien n’était. C’était pour ça, malgré la mauvaise humeur de ce matin était impossible à déceler derrière ce sourire face à la jeune femme. Fort quand même, non ?

Enfin, trêve de lancer de fleurs, repartons dans la conversation. C’était vrai que Mike avait grossi le trait des écrivains ou de ces hommes (ou femmes) de lettres. Ils étaient souvent caricaturés comme ça ou alors c’était eux même qui en faisait des tonnes. Qui n’a pas croisé un jour une de ces personnes qui adorent sortir sa science à tout bout de champ ? Lui en avait vu pleins, jeunes et vieux, hommes et femmes qui se croyaient au dessus du lot du fait de leur « culture ».

Vous n’semblez pas comme eux et tant mieux. J’en ai vu des chieurs en vrai et surtout à la télé. C’est fou comme y a des abrutis dans les émissions d’nuit. Au moins, ça endort ! Et heureus’ment, vous avez l’air sympa pas du tout prétentieuse. Pourtant, avec vot’ succès, vous pourriez être comme ces auteurs qui vendent après leur bouquin à Hollywood et qui s’sentent pu !

Et y en avait beaucoup. Il se souvenait d’une proposition de film après Punition d’un écrivain qui adaptait son œuvre mais qui n’arrêtait pas d’éxiger des choses impossibles lors du casting. Mike avait été retenu du premier coup mais il avait jeté l’éponge, voyant les éxigeances s’accumulaient. Puis il avait appris que le projet était tombé à l’eau tandis que lui faisait le tournage de son second film. Il avait un petit sourire.

Vous savez, j’suis pas une lumière mais j’ai lu vot’ roman. J’ai pas fait beaucoup d’histoire en cours mais ça m’a passionné. Et j’dis pas ça pour vous flatter. C’est vrai qu’vous allez le transporter sur grand écran ?

Pas besoin de faire de grandes études pour lire de grands livres, le tout était de prendre le temps de comprendre …

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