# 9th Carmine St. # Déprime et colère [PV Chris]

Il était tard dans les rues de New York et il n'était pas rare d'entendre des miaulements de chats et des bruits de motos. C'était fréquent de voir aussi des patrouilles circuler à la recherche de quelques dealeurs... Plus encore de constater à la sorties des boites de nuits quelques fêtards emmêchés qui rendaient leur soirée pleine de boissons alcoolisées sur le tout à l'égout ou même contre un mur. Sans compter aussi les malheureux sans-abris qui ramassaient ce qu'il pouvaient dans les bennes à ordures, surtout celle des beaux quartiers car les gens négligeaient souvent les denrées alimentaires, ou pas d'ailleurs, dont ils se débarrassaient.

New York à minuit moins une était une ville formidablement belle. L'Empire State Building régnait désormais en maître sur la ville depuis les attentats du World Trade Center. Et il n'avait de vue que sur la belle Statue de la Liberté. Central Park était plongé dans le noir apaisant, parfois percé de quelques lumières éparses et sa faune tout autant que sa flore dormait paisiblement au gré d'un petite brise tiède. Les avenues du centre étaient éclairées de diverses couleurs qui lui donnaient un aspect magique. Les bus entamaient leur dernière tournée et les gens rentraient chez eux.

Mais, New York devait reconnaitre ce soir que son train train était perturbé par un infime petit détail, dans la masse de ses habitants : une personne dont la démarche incertaine et accablée pertubait le quotidien de la ville ou tout cas sa nuit... Oui car il était vraiment exceptionnel de voir ça à cette heure-ci de cette façon. L'homme qui avançait dans les rues avait les mains dans les poches de son pantalon... froissé et totalement mis n'importe comment, si bien que son caleçon se voyait au dessus de sa ceinture, qui n'était même pas attachée. Il portait des tennis blanches et sa dégaine faisait vraiment peur à voir. Sa chemise, était ouverte, dévoilant son torse. Il marchait droit et n'était pas saôul. Mais son allure le rendait méconnaissable.

Oui... qui aurait pû reconnaître Jake Underwood en cet homme si malheureux ? L'acteur avait eu un gros coup de déprime. Cela faisait maintenant deux semaines qu'il avait appris la nouvelle... Bry avait été violée... par son patron... Et lui, ne s'en remettait pas. Il avait prétexté avoir une tonne de boulot pour ne pas revoir Bry' et l'inquiéter. Cette dernière était partie chez sa mère le temps qu'il finisse son travail... inexistant. Dès qu'elle fut partie il s'enfonça dans un gouffre dont il avait du mal à sortir maintenant... Il avait commencé par se cloitrer chez lui, sans prendre soin de répondre au téléphone ni même de sortir. Et il restait allongé sur son canapé, sans rien dire, ni faire... à attendre que ça passe.

Seulement, il avait beau maigrir de façon dangereuse parce qu'il ne mangeait plus, rien ne passait... Il était déprime et n'avait plus envie de rien, même rejoindre Bryanna ne le motivait plus. Il regardait la télé, sur son canapé, se sortait un bouteille d'eau du frigo, allait faire ses besoins et ne faisait rien d'autre. Un matin il se réveilla à cause d'une odeur particulièrement écoeurante... la sienne... Il ne s'était pas lavé depuis... un moment. Il se leva et au prix d'un effort surhumain, entra dans sa baignoire. Il y resta plsuieurs heures et ce fut en se regardant dans le miroir qu'il eut un choc. Son visage avait terriblement changé, il avait des cernes vù qu'il n'arrivait plus à dormir, des creux à la place de ses joues et plus aucun muscle. Il avait l'air si fragile qu'un seul coup de vent aurait suffit à le briser.

Il se regarda longtemps dans le miroir, une barbe avait poussée sur son visage, ses cheveux étaient emmêlés et ses yeux avaient perdu leur éclat pour devenir ternes... Il se pesa et vit qu'il avait perdu six kilos... énorme pour deux jours d'éloignement. Sauf qu'il eut son deuxième choc en voyant que cela faisait très exactement quatroze jours ! Il se balada sans le moindre apparat dans son appartement qui tenait maintenant plus du pucier qu'autre chose. Et il savait qu'il devait sortir pour ne pas devenir fou. Aussi, il ouvrit sa porte d'entrée et ferma la serrure à clé. Mais au moment de les mettre dans sa poche celles-ci tombèrent au sol. Il le ramassa et tenta de les remettre sans succès. Il lui fallut cinq minutes pour comprendre le pourquoi du comment : il ne s'était même pas habillé !

Il rerentra chez lui et prit les fringues qui lui passèrent sous la main, un t-shirt blanc tout froissé, un jean bleu délavé et troué. Il mit des claquettes de plage et sortit enfin, son porte feuille rangé avec ses clés dans sa poche. Il descendit par les escaliers, et sortit s'acheter six paquets de cigarettes. Jake qui fumait c'était rare... et surtout très mauvais signe... Mais le comble se produisit, le marchand de tabac le reconnut et lui dit :

- Hey !!! Y'en a pas des nombreux qui sont comme vous, vous savez... Se faire maigrir comme ça, on dirait même que ce n'est pas vous le jeune Underwood. Je suis fan de vous ! Je peux avoir un autographe ? Je vais me le faire tatouer ensuite sur le bas ventre... ma femme va sauter au palfond, elle vous adore aussi.

- Vous faites erreur... je ne m'appelle pas Underwood, désolé...

Et il sortit, ses paquets de cigarettes à la main pour retourner chez lui dans sa tannière. Il ne voulait pas que les gens le voient comme ça... Il était méconnaissable, il ne ressemblait plus à rien... Il se détestait ! Il claqua la porte de chez lui et donna un grand coup de poing dans le mur. Il se mit dos contre et glissa pour finir assis au pied de ce dernier. Il pleurait... mais pas de tristesse, non, de colère... il avait la haine envers ce patron et plus encore envers lui-même... Et il voulait mettre un terme à tout ça. Il prit un couteau de cuisine et posa son bras sur la table pour se tailler les veines.

La lame touchait sa peau sans l'avoir percé, il était comme ça depuis plusieurs heures... Et puis, voyant qu'il n'y arrivait pas il balança le couteau avec rage contre le mur. Ce dernier rebondit et lui revint à la figure. Pour se protéger, Jake mit sa main en avant et la lame lui tailla la paume. Il jura et se dirigea dans la salle de bain. Il pissait le sang mais se mit une bande pour arrêter l'hémorragie. Voyant qu'il avait du sang partout et qu'il avait failli se tuer, il prit une douche froide. Cela le calma légèrement et il put réfléchir à sortir... L'idée d'aller chez Chris lui vint naturelelemnt, enfin, au bout de deux semaines quoi... Il gardait toujours tout pour lui et cela le rongeait, le détruisait. S'il allait voir Chris, il se changerait les idées.

Il se changea, ses vêtements étant tachés de sang et attendit la nuit pour sortir. En effet, il ferait sombre, il y aurait moins de monde et cela l'arrangeait. Il ne fit même pas attention à sa dégaine lorsqu'il quitta son appartement et ne se rendit pas compte qu'il avait oublié de se raser, de fermer sa chemise et de monter son pantalon. Il avait erré un moment dans les rues de New York avant d'arriver devant chez Chris. Il éteignit sa cigarette et jeta le mégot avant de sonner.

Il ne savait même pas l'heure, ni le jour. Par chance, c'était samedi et Mitlonfine était chez lui. D'ailleurs il entendit des pas un peu lourds derrière la porte. Jake ne savait pas trop quoi faire mais au moins, il avait un ami à qui parler de tout et de rien. Il ouvrit la porte et Jake lui lança alors, d'un ton si détaché qu'il était flagrant où qu'il soit saôul ou qu'il soit totalement à l'ouest :

- Salut Chris, je viens voir comment tu vas.

C’est un de ses soirs où on a un pressentiment. Quelque chose allait se passer, on ne sait jamais si c’est bon ou mauvais, si on a quelque chose à y gagner ou non, si ça nous touche personnellement ou alors si l’on est qu’un pion dans l’affaire. En gros on ne sait rien sauf que ça va arriver. C’est totalement inconscient et nos choix sont régis de cette manière. Ca a un côté drôle, on se dit peut être que finalement y a pas de hasard, il y a quelque chose de tracé chez nous … Bon on arrête la philo et on plante le décor : que faire un samedi soir à New York ? Là, y avait plus que le choix ! Entre boîtes, pubs, fêtes privées, soirées entre amis, dîners aux chandelles ou n’importe quel évènement mondain, tout le monde trouvait une occupation dans cette ville pour s’éclater. Ceux qui n’en trouvaient pas étaient vraiment des rabats joie ou alors des ermites. Au moins ça avait le mérite d’être clair ! Mais quand le plus fêtard de la ville ne sortait pas, on pouvait se poser des questions. Il faudrait m’expliquer pourquoi Christophe Miltonfine est assis sur son balcon entrain de fumer une clope sur un fond de radio, la bouteille à côté de lui et son regard dans le vide.

Disons que cette semaine fut assez longue à ses yeux. C’était la dernière de la saison pour le Miltonfine’Show, on lui accordait un petit mois de vacances pour revenir en forme à la rentrée new-yorkaise à la mi-septembre. Chris aurait du jubiler, il avait des vacances et avait ses billets pour la France, direction la Côté d’Azur. A lui le soleil, la plage, les petites françaises et tous les petits plaisirs de la vie. Sauf que son équilibre résidait dans son boulot et s’il ne faisait rien, hé bien il pétait totalement les plombs et enchaînait les excès en tout genre. C’est ce qui s’était passé toute la semaine car, n’ayant aucun boulot la journée, il sortait, n’arrivait pas méga frais à l’émission et ressortait le soir. C’était tout simplement du grand n’importe quoi et il avait fait rapidement une overdose de sorties. Hier soir, à la dernière de l’émission, il avait fait pire que d’habitude au Famous Hall. Tout le beau monde était réuni, du moins ceux qui n’étaient pas partis en vacances, et Chris avait mis le feu de par ses conneries et par son enchaînement incroyable de verres et de personnes pendues à son bras, sans compter le nombre de tours aux toilettes en charmante compagnie. Bref, ce samedi matin, dans son pieu, un violent mal de crâne lui avait pris et heureusement pour lui, personne n’était dans son lit. Trois cachets plus tard, ses yeux se posèrent sur la pendule qui lui annonça 16h. Déjà ! C’était l’heure de son petit déj qui était réduit à son café bien noir et une cigarette. Chut, il ne l’avouera pas mais avait repris la clope depuis qu’il avait revu Addison devant le Starbucks … Il avait arrêté après leur rupture et avait repris après l’avoir revu, décidemment … Bien sûr, personne ne le voyait la clope au bec, lui qui était si fier de dire à tout le monde qu’il avait arrêté du jour au lendemain sans patch et sans grossir ! C’était un secret entre lui et son buraliste en bas de chez lui.

La journée tournait et lui glandait. Un peu de rangement car son appartement était plus un vidéo-club avec tous ces DVD, coffrets de séries ou alors une bibliothèque avec tous les bouquins. Ne croyez pas qu’il achète tout ça, juste que c’est pour son boulot, c’était un de ses nombreux avantages d’être journaliste à la radio, avoir des trucs gratos. Christophe avait tout regardé et tout lu, truc de ouf mais pour lui, c’était de son devoir de connaître ses invités et ce qu’ils avaient fait. Alors peu importe que tel livre soit un navet ou alors que ce film soit un chef d’œuvre inconnu, tout était passé sous le regard avisé du jeune homme. Avant de partir, il faudrait qu’il s’achète une bibliothèque pour ranger le tout. Ou alors des cartons pour faire le tri, virer les trucs pourris pour faire de la place aux nouveautés de l’an prochain. C’était à peu près propre et 20h s’affichait. Normalement c’était l’heure où son portable commençait à sonner pour l’inviter à sortir. Chris, en t-shirt et caleçon, s’amusa à compter dans sa tête « 3, 2 1 … » et là son portable se mit à sonner. D’un geste machinal, il prit la conversation en portant l’objet à son oreille.

Chris ! Tu viens à la soirée organisée par Miss New-York, y aura …

Non merci j’ai une soirée de prévu.

Et il dit la même chose 9 fois de suite. A l’entendre, il n’avait pourtant pas l’air emballé par sa soirée mais n’avait pas envie de sortir du tout. Et une fois avoir envoyé bouler gentiment ceux qui le traînaient un peu partout, il se décida à prendre une bonne douche et s’habiller. Tout simple mais si sexy dans son t-shirt noir moulant et son jean foncé. Il descendit juste pour prendre des clopes l’air de rien tandis que le buraliste s’amusait à voir cette transaction clandestine.

Tu te feras choper Miltonfine un jour la clope au bec.

Ce jour là, je dirais que j’étais bourré !

Il rit puis payant ses deux paquets, il rentra chez lui en les cachant dans ses poches et s’engouffra dans son immeuble l’air de rien, grimpant ses trois étages à pied et rentrer à nouveau dans son appart’ pour ne plus y ressortir. Il était à peine 21h. Pas envie de sortir, jouer à l’ermite tout en regardant la télévision, peut être attendre une visite impromptue, comme sa charmante voisine du dernier étage, le cinquième, qui lui faisait de charmants sourires et dont les jours étaient comptés avant qu’elle descende jusqu’à chez Miltonfine pour une raison bidon mais raison tout de même … Ses pensées vagabondaient pendant que la télévision changeait de chaîne machinalement jusqu’à 22h30.

S’étirant, il éteignit la télé, alluma la radio pour écouter le programme d’été de la radio libre de Big Apple, prit une bouteille de vodka, son paquet de clopes et se dirigea vers son balcon sur lequel il s’assit. Cela donnait vu sur un terrain vague propre où les enfants jouaient quand le jour était présent. Et plus loin, vu sur l’Empire State Building illuminé, c’était magnifique. Son regard ne s’en détacha pas durant de longues minutes, prit à tâtons sa vodka qu’il but à même la bouteille et s’alluma une clope. Puis deux, trois … Bref jusqu’à minuit où il entendit la sonnette. Vite, il jeta son énième clope, passa ses mains sur son visage et se leva avec difficulté et avança vers la porte en cachant ses clopes sous un coussin l’air de rien et posant sa bouteille sur la table basse. Remettant ses cheveux dans une coupe décente, il ouvrit la porte pour y découvrir un Jake totalement débraillé et l’air qui prenait ne disait rien qui vaille. Comme un geste machinal, il lui déposa un baiser et le fit entrer tout en ayant un air soucieux sur son visage. Jamais il n’avait vu son ami comme ça.

Hey. Mais c’est quoi cette tenue ? On dirait un clodo de Harlem. Viens là que tu sois un peu plus présentable.

Ses gestes étaient un peu imprécis mais il lui remonta le pantalon et referma sa chemise. Il avait beau avoir l’air terriblement sexy comme ça, Chris s’inquiétait tout de même. Bon il n’aurait peut être pas du boire mais tant pis, il ferait l’ami comme il pourrait. Il le prit par l’épaule pour le conduire jusqu’au salon.

Alors qu’est ce qu’il y a ? J’t’ai jamais vu comme ça …

Il appuya en passant près de l’interrupteur pour allumer la pièce dont la seule lumière était celle de la chaîne hi-fi indiquant la station de radio qu’il y avait en fond. Christophe se demandait bien ce que Jake avait pour être dans un si mauvais état …

Jake et sa pudeur maladive... Non pas qu'il cachait son physique, ça il s'en foutait, il avait mis autour de ses émotions quelques barrières. Il était ouvert, mais gardait toutjours ses problèmes pour lui et Chris se douta à sa dégaine qu'il allait mal... très mal en vérité. Mais il lui était plus facile, au jeune acteur de se parler à lui-même devant dans la glace en se disant qu'il pétait les plombs et pourquoi, que de le dire de vive voix à Mitlonfine. Ainsi allaient les choses et il savait que si son amant le lui demander c'est qu'il n'était pas dupe. Détestant être percé à jour, exposé dans un tel état, il sortit une cigarette et l'alluma. Il en était à sa cinquième de la journée. Il regarda Chris et lui lança le paquet :

- Tiens, tu peux fumer devant moi. Je m'en balance... Et à l'avenir essaie de manger un chewing gum. Ce sera plus discret.

Tout aurait porté à sourire, pourtant l'acteur n'en fit rien, montrant bien que son coeur n'y était pas. Il avait senti le tabac froid dans l'haleine de Chris même si celle-ci était teintée d'un peu d'alcool. Comment pouvait-il lui dire ce qui n'allait pas ? Il avait mis une semaine et demie pour réagir ! Il chercha à comment aborder le sujet mais n'y parvint pas. Il aurait voulu prononcer un mot mais, c'était plus fort que lui, il se réservait trop. Chris pourrait continuer à le questionner qu'il trouverait une parade pour esquiver son interrogation du genre de celle qu'il sortit à cet instant :

- Oh, il n'y a rien. Je suis juste fatigué... et ça, c'est pour un film... Il leur fallait un mec qui fasse clodo. Je me suis proposé et je suis plutôt pas mal comme ça.

Il se rendit soudain compte qu'il ressemblait à un gosse... pire à un ado en crise de personnalité qui ne savait pas se dévoiler et qui inventait un mensonge si stupide que personne ne le croirait. Chris pouvait voir qu'il lui mentait car le ton n'y était vraiment pas et tout son discours sonnait faux. Il s'en voulait intérieurement d'être comme ça, prêt à mentir pour ne pas dire ce qu'il avait sur le coeur. Mais la réaction qu'il eut fût tout aussi paradoxale que son allure. Il commença par poser sa cigarette sur un verre vide de vodka. Il dégrapha sa chemise, que Chris lui avait fermé quelques instants plus tôt et s'avança vers lui. Sans que son amant puisse faire quoi que ce soit, il le plaqua au mur et l'embrassa passionnément.

- Et si on évitait les questions... passons aux choses plus sérieuses...

Sans lui laisser le choix il déboutonna son jean et plongea sa main dedans. Si Jake avait été dans son état normal, il aurait d'abord commencé par allumer Chris. Mais l'acteur était résolu à passer outre ses habitudes. De son autre main, il souleva le t-shirt pour caresser le thorax de son amant. Inconsciemment son geste était tout réfléchi. Il avait trop de pression sur lui, il lui fallait extérioriser tout ça... et quoi de mieux que de s'envoyer en l'air ? Toujours, de façon un peu brutale mais passionnée, il ramena Chris vers lui et fit demi tour. Il le fit reculer jusqu'à la table du salon où il l'allongea non sans un peu d'empressement. Il déboutonna son propre pantalon qui tomba à ses pieds et enleva le t-shirt de Chris. Il l'embrassa dans le cou, tout en laissa son autre main dans le pantalon du jeune présentateur. La nuit allait s'annoncer torride, et Jake ne pensait plus qu'à une chose, passer un bon moment avec Mitlonfine.

Jake qui fume, c’était une grande première. Ce dernier lui avait tellement fait la morale quand Chris avait envie de fumer ou hésitait en passant devant un bureau de tabac, son ami ne touchait pas à ça. Il ne buvait pas, rien de fort du moins, et ne fumait pas. Du moins c’est ce que Miltonfine croyait jusqu’à le voir allumer une clope sous son nez. D’ailleurs sa surprise se lisait sur son visage, ses yeux marron grands ouverts, sourcils relevés étaient caractéristiques chez lui. Puis il se sentit con, il puait la clope. C’était évident, il les avait enchaîné sur son balcon depuis tout à l’heure, cela avait imprégné ses fringues mais aussi son haleine. Christophe détestait puer le tabac et en plus cela l’avait trahi. Il mit discrètement la main devant sa bouche et c’était vrai que ça sentait un mélange étrange de tabac et d’alcool. Mais en prenant le paquet il le jeta sur un meuble, un air convaincu et sa voix pleine de confiance et sympathie.

On fume pas chez moi … Je fume pas chez moi. Il eut un petit silence, sachant pertinemment que Jake ne le croirait pas. C’est vrai ! Je fume sur mon balcon et t’as intérêt à fermer ta bouche sur ça.
Chris parlait plutôt que de questionner son ami qui ne ressemblait pas à grand-chose comme ça, il y avait forcément un truc qui clochait. On ne sort pas débraillé, l’air perdu, fumer alors qu’on ne le fait jamais sans raison. Ni même pour un rôle, c’était le mensonge le plus idiot qui lui était donné d’entendre de la bouche de l’acteur, qui d’ailleurs jouait très mal sa réplique. Mais Christophe savait quelque chose depuis qu’il connaissait Jake, c’était de ne jamais lui demander d’exposer ce qui n’allait pas directement. Il trouvait toujours des parades, parlait d’autre chose, … Bref, il fuyait ses sentiments, ne voulant jamais les mettre au grand jour comme s’il avait peur de quelque chose. Ce n’était pourtant pas Miltonfine qui irait cafter quoique ce soit, il n’aurait rien à gagner à faire une chose aussi conne mais aussi parce que c’était son ami, et on ne trahit pas ses amis.

Alors quand Jake lui dit que c’était pour un rôle, il était plus qu’évident que l’animateur ne le croyait pas une seconde ! Mais pourquoi lui mentir ? Jamais Miltonfine n’allait se foutre de sa gueule ni rien, c’était totalement stupide et dans ses gestes comme dans sa voix, Chris lui faisait bien comprendre qu’il n’était pas dupe. Sur son visage, on voyait sa bouche faire une grimace en coin et ses yeux regarder vers le ciel tandis qu’il haussait les épaules.

Faire le clodo ne te va absolument pas …

De toutes manières, Chris savait que cela ne servait à rien. Les pensées et sentiments de Mister Underwood étaient propriété privée, interdite aux visiteurs et profondément cachée. On ne pouvait y accéder que si le jeune homme le voulait, ce qui était évidemment très rare. Miltonfine l’avait appris avec le temps et savait que s’il voulait parler, son ami le ferait quand il le voudrait … Enfin apparemment parler n’était pas à l’ordre du jour à la manière dont il s’approchait de notre protagoniste, le plaqua contre le mur pour l’embrasser. Chris n’eut pas le temps de dire le moindre mot ni pousser le moindre soupir. Si Jake se jetait sur lui, c’était pas lui qui allait le rejeter même si ce n’était pas dans leurs habitudes d’agir de la sorte. Après tout, si son amant voulait changer, Chris ne serait pas contre et le temps qu’il réagisse un tant soit peu, il sentait déjà les mains de Jake sur lui. Tout en lui enlevant sa chemise alors que son amant le conduisait jusque sur la table, Christophe se félicita inconsciemment de ne pas avoir trop bu à défaut d’avoir trop fumé.

Miltonfine ne savait pas vraiment ce qu’avait Jake mais il savait en tout cas qu’il était tout excité, du moins en apparence. En tout cas il prenait les commandes à merveille, Chris ne trouvait rien à redire. Ses mains se baladaient sur son torse jusqu’à ses fesses durant le temps que Jake l’embrasse dans le cou tout en laissant sa main dans le pantalon de Miltonfine. Mais bon les tables de salon, ça avait beau être sex, ce n’était pas trop agréable pour le dos sur le long terme. Alors tout en prolongeant un long et passionné baiser avec son amant, Chris se releva et avec une main sur l’épaule et l’autre toujours sur le fessier, le jeune animateur le regardait de ses yeux pétillants et son sourire en coin.

Il l’embrassa à nouveau et le fit avancer en le tirant par le caleçon jusque dans la chambre de Miltonfine dont la porte était grande ouverte. Ils seraient beaucoup mieux là tandis que le jean de Chris tombait au fur et à mesure de ses pas, le laissant juste vêtu de son boxer sur le pas de porte. Là, il reprit un fougueux baiser et l’entraîna vers son lit encore défait, là où ils seraient beaucoup mieux pour un moment torride …

D'une main avertie et assez ferme, Jake ôta le caleçon de Chris qui glissa à ses pieds. C'était le seul vêtement que portait encore l'animateur et l'acteur admira le corps nu de son amant. Il l'avait déjà vu sous bien des formes mais cette fois-ci, l'excitation était montée d'un coup en lui. Il voulait gouter à la chair de Mitlonfine, sentir leurs peaux se toucher, entendre leurs râles et leurs respirations s'accélérer. D'ailleurs, cela se voyait bien qu'il n'attendait que ça. Il portait un caleçon et l'enleva rapidement, mettant ses atouts en valeur. Il ne lui restait que sa chemise ouverte qui n'allait plus faire long feu à présent.

Il se serra contre Chris appréciant le contact de leurs peaux, le mélange de leur odeur. Etait-ce dû au fait que Jake soit resté trop longtemps isolé du monde ? Il n'en savait rien et pour tout dire il s'en foutait. Son corps réagissait comme une pile, il débordait d'énergie et d'hormones aussi. Il embrassa le jeune animateur fougueusement, sa main caressant son entrejambe. Ce dernier n'avait pas besoin de baisser les yeux pour sentir l'envie grandissante de l'acteur.

- Hum... je sens que je vais inaugurer ton pieu... et que la nuit va être torride... en tout cas, je suis bien résolu à ça... et toit aussi il me semble...

Que cela provienne des caresses de Jake ou de la situation, Underwood ne savait pas mais il voyait bien que son amant était tout autant motivé que lui. En fait, Jake s'aperçut qu'il n'y était pas allé de main morte. Il n'avait pas telelemnt laissé le choix à Chris... et c'était peut-être débile mais cela lui plaisait... tant que celui-ci ne contestait pas, c'est qu'il faisait bien son travail... si on peut appeler ça ainsi. Il se détacha un peu et poussa Chris sur le lit. Son geste fut brusque mais il ne tarda pas à le rejoindre, au dessus de lui, sa bouche se promenant sur son bas-ventre.

Il enleva sa chemise et la jeta sur le côté. Le lit était défait mais Jake s'en foutait, il était trop occupé à se défouler sur Chris. Sans être trop brutal, il faut malgré tout dire qu'il n'y allait pas doucement. On aurait dit qu'il avait été en manque pendant des années. Il embrassa Chris laissant sa main travailler. Et puis, sans trop prévenir, il roula sur le côté et son amant se trouva allongé au dessus de lui. En fait, il voulait le laisser faire à sa guise. Son corps s'unit bientôt à celui du présentateur, dans une douceur presque irréelle. Jake était passé de la brute modérée à l'agneau. Il voulait laisser à Mitlonfine le choix de sa cadence.

Son corps de détendit et il lâcha un petit râle. Allongé sur le dos, Chris le chevauchant, il avait l'air totalement en extase. Il l'était physiquement e la suite allait sans doute montrer au grand jour son état mental plus que déplorable... Il avait fermé les yeux, se délectant de ce plaisir qu'il n'avait pas revécu depuis la dernière visite de Chris...

Comment Miltonfine est arrivé dans sa chambre à poil ? Il y avait un truc qui clochait alors reprenons : Jake était venu vêtu comme un clodo et l’air mal en point, il fumait en plus et évitant les questions de son ami, il s’était jeté sur Chris en l’embrassant contre un mur avant de se retrouver ici. Il y avait un truc qui n’allait pas quoi mais l’animateur n’avait pas le temps de chercher quoi en fait, son amant l’embrassait et le pelotait, le cerveau de Miltonfine était descendu on va dire et ce n’était pas déplaisant même si c’était toujours lui qui finissait à poil le premier. En fait il se laissait un peu faire, répliquant à un Jake surexcité tout ce qu’il voulait sans forcément réfléchir. Il ne comprenait pourquoi tout allait aussi vite, pourquoi son amant était aussi … vif dirons nous mais il était totalement irrésistible, le repousser serait totalement criminel, de toutes manières il avait enclenché la sex machine de l’animateur, impossible de faire demi tour maintenant.

Comme toujours encore une fois, ce fut lui le premier sur le pieu avant d’être rejoint par l’éxcité de service qui semblait exploser sous l’afflut d’hormones. A première vue comme ça, on aurait dit qu’il n’avait rien fait durant des années, comme une espèce de taulard qui avait besoin de se soulager. Mais ce n’était pas Miltonfine qui allait s’en plaindre, ne croyez pas cela. Il se laissait faire, c’était trop dur de résister, d’ailleurs cela ne lui traversait même pas l’esprit. Juste qu’un peu plus doux, cela aurait parfait. Jake ressemblait plutôt à une bête sur sa proie, le manipulant à sa guise tandis que Chris poussait de longs soupirs de satisfaction, son amant le connaissait tellement bien qu’il savait où cela faisait vraiment du bien sur le corps de l’animateur. Tout allait pourtant trop vite, il aurait aimé un peu plus de temps, le tripoter un petit peu plus longtemps, montrer un peu de quoi il était capable mais non, on ne lui laissait pas le choix, Jake maîtrisait chacun de leurs gestes et d’ailleurs c’était lui qui décida que Miltonfine serait au dessus. Etant maintenant le maître, il pourrait un peu calmer les choses. Enfin, Jake y avait été tellement fort que le désir était trop fort même s’il trouva la force quelques instants de quoi chercher à se protéger, tout de même. Mais ce fut tout en douceur que Chris fit l’amour avec son amant, un peu comme si ce dernier était fragile. Il fallait être un peu plus calme, Miltonfine avait réussi à dompter la bête.

Côté mec, il n’y avait que Jake qui arrivait à lui procurer autant de plaisir, à le faire sentir aussi bien au pieu et lui donner envie de recommencer jusqu’au bout de la nuit. Rien de meilleur qu’une bonne partie de jambes en l’air pour se faire du bien et puis c’était toujours mieux que picoler en solitaire et fumer en cachette. On remplace une addiction par une autre. Et puis quand on entend un si beau mec en extase, cela donnait envie de continuer encore et donner le meilleur de soi le plus longtemps possible. Mais le corps a ses limites au bout d’un moment et c’est dans un long soupir que Chris se retira, reprit son souffle quelques instants, son cœur battant trop vite. Il fit retourner Jake pour se retrouver face à face. Miltonfine posa ses mains sur le torse pour caresser ses pectoraux tandis qu’une main descendait dangereusement.

La main arriva à l’entrejambe de son amant et il n’y avait … rien. La bête était à plat dirons nous. Tout d’abord surpris, Chris descendit à son tour, essayant de faire remonter tout ça. Ca arrivait à tous, Miltonfine était très bien placé pour savoir ça. Il suffisait d’un peu trop d’alcool, de stress ou autre pour qu’un mec soit incapable de quoique ce soit. Ca n’était jamais arrivé à Jake, du moins quand ils étaient ensemble, et l’animateur pensait qu’il avait voulu trop donner d’un coup. Mais non rien n’y fit, la bête dormait à poings fermés. Là il y avait vraiment quelque chose qui clochait et Chris se releva légèrement, l’air en colère avec ses sourcils froncés.

Mais merde, qu’est ce que t’as à la fin ?

Il se laissa tomber sur le côté en remontant les draps et croisant les bras. Là il fallait des explications et pas de manières détournées.

Tu viens habillé comme un pouilleux, tu fumes alors que tu me faisais la chasse avant, tu me sautes dessus, t’es comme un sauvage et là … C’est quoi ton problème Jake ?

A cette question, il avait tourné la tête pour regarder son amant. Ses traits s’étaient calmés mais il voulait savoir quand même, c’était un minimum …

Tout allait bien pour l'acteur... il laissait Chris diriger le rythme, succombant à chaque seconde à un plaisir de plus en plus grand. Mitlonfine le chevauchait et canalisait ainsi son désir débordant. Les problèmes étaient envolés et tout son corps se détendait. Lorsque les mouvements de son amant ralentirent et qu'il s'arrêta, Jake lâcha un soupir de plaisir. Il était comme léger... vraiment comme dans un rêve. Un bien-être inexplicable, qu'il appréciait grandement. Il n'avait pas trop pensé, juste laissé Chris imposer son rythme qui était beaucoup plus lent et doux que celui avec lequel il avait attaqué la soirée.

Et pourtant... Chris dit des mots qui l'étonnèrent le premier. Comment ça quel était son problème ? Il avait fermé les yeux durant tout l'acte, pour ne laisser que ses sens en éveil et là... quand il les rouvrit, Mitlonfine était boudeur. Qu'avait-il fait ? Il chercha un instant sans trop comprendre. Et puis, il se rendit compte de la cause de ce changement soudain... Il resta sans voix, d'une il n'osait pas parler et de deux, il ne saississait pas. Il s'assit et resta les yeux fixés dans le vide. Ses joues rosirent... c'était la première fois que ça lui arrivait... Il tenta alors de réanimer la bête tout seul, peut-être qu'il avait été trop vite... Rien n'y fit. Il regarda Chris, totalement désolé et dit, avec une voix si désolée qu'on aurait dit un gosse :

- Je... je ne sais... pas... je suis... désolé...

Et il baissa les yeux... Même ça, il ne pouvait pas le faire. Alors que le silence était devenu plutôt pesant, Jake se leva brusquement. Il avait changé... dans ses yeux, brillait un lueur mystérieuse qui en présageait rien de bon. Il se tourna vers son amant et sans même chercher à comprendre il cria :

- C'est de ta faute !

Mais il sut en disant ses mots que c'était faux. Le problème venait de lui et il serra les dents. Sosu l'accès de colère qui s'était emparé de lui, il fit quelques pas dans la pièce ne sachant pas où aller. On aurait dit qu'il cherchait son chemin, comme un aveugle en pleine ville. Et puis soudain il réalisa... c'était fini il était au pied du mur. De se savoir ainsi vulnérable, si exposé le mit encore plus en pétard et dans un tel accès de fureur envers lui-même qu'il donna un grand coup de poing dans le mur. La douleur fut vive et il saignait de la main. Il s'adossa contre le mur de béton et se laissa tomber.

Assis par terre dans son coin, il donnait l'impression d'être un mendiant sauf que les gens mendiaient rarement à poil... et encore moins dans une piaule... Il était abattu et il se prit la tête dans les mains. L'ennui avec l'acteur c'est qu'il était très pudique sur ses émotions et qu'il gardait tout pour lui. Il subissait donc les conséquences de son isolement... son mental n'en pouvait plus, et il venait d'exploser literralement. Mais même malgré ça il avait du mal à parler. Une larme coula sur sa joue, mélange de douleur physique et psychique.

- Excusez-moi... tout fout le camp... j'arrive même plus à tirer un coup... et c'est à cause de ce salaud... pourriture... je vais le crever...

Il essuya immédiatement cette faiblesse aqueuse qui exposait au grand jour son état d'esprit. Pourquoi fallait-il qu'il vide son sac chez Chris ? Il n'y était venu que pour oublier et au lieu de ça, tout remontait. Il se dit qu'il ferait mieux de partir et tenta même de le faire. Malheureusement ses jambes ne suivaient plus. Il était épuisé sur les deux tableaux. Sa diète volontaire et radicale l'avait affaibli et son cerveau en voulait plus réagir. C'était tout le problème avec les gens renfermés sur eux-même... en cachant l'essentiel, ils se détruisaient tout seuls... Jake prenait dans le visage le résultat de deux semaines de fuite... Qu'il avait été stupide...

Non mais là il n’en revenait pas. Comment ça de sa faute ? Là, Christophe n’en croyait pas ses oreilles. Mais quelle mouche avait piqué Jake ? Là il ne le reconnaissait vraiment plus. Il semblait si … si vulnérable pour tout dire. Autant tout à l’heure, l’acteur était une bête sexuelle qui prenait son pied, autant là il était méconnaissable. Pourquoi rejeter la faute sur Miltonfine qui l’avait suivi et s’était appliqué pour que la nuit soit des plus agréables. Il n’avait pas posé de questions, s’était laissé faire. Parfois l’acteur avait tellement de mystères qu’on ne pouvait pas percer que l’animateur s’était toujours dit que les questions ne servaient à rien, de toutes manières Jake ne répondait pas s’il n’en avait pas envie. Mais parfois les émotions submergent quand on s’y attend le moins, comme là en pleine action son amant était incapable d’assurer. Dans d’autres conditions, Chris aurait compris, n’aurait pas réagi pareil. Mais là tout allait de travers, Jake était vraiment bizarre et il fallait vraiment qu’il en parle.

Le voyant se lever, Christophe crut un instant que son amant allait partir sans un mot, rester enfermer avec ses problèmes. Il semblait si perdu, l’animateur n’arrivait pas à comprendre ce qui se passait, il le regardait marcher, se chercher un chemin dans une pièce où il n’y avait qu’une seule porte face à eux. C’est le coup de poing dans le mur qui fit sursauter Miltonfine et sauter à son tour du lit, chopant au passage son boxer pour se rhabiller au moins un minimum. Oui, dans n’importe quel moment, le jeune homme ne supportait pas de se balader à poil, on ne change pas ses habitudes, peu importe la situation. Pendant ce temps, Jake avait glissé sur le mur, se retrouvant au sol, entrain de parler et malgré la cohérence des paroles de son amant, il ne saisissait pas trop le sens. Il s’accroupit pour arriver à sa hauteur, juste à temps pour le voir essuyer une larme. Il pleurait ! Du moins en avait envie mais ça aussi il allait le cacher. Il semblait si démuni, Chris ne savait pas trop comment réagir. Tout d’abord l’enlever de ce coin en le relevant et le faisant s’appuyer sur lui jusqu’à l’asseoir sur le lit. Il garda une main sur son épaule, Jake devait parler.

Hé, de qui tu parles ? Puis il vit la main. Merde tu saignes, attends bouge pas.

Miltonfine se releva et sortit de la pièce en chopant son jean au passage pour se rhabiller, se dirigea d’un pas rapide, presque un pas de course, en direction de sa salle de bains où il ouvrit le placard à pharmacie. Ce type pourrait ouvrir un supermarché tellement il y avait de choses chez lui, son placard était aussi rempli de cachets, de compresses et autres choses en tout genre. Toujours prévoyant, on n’était jamais à l’abri d’une coupure et de souffrir de quelconques maux, vu qu’il détestait les médecins, au moins il savait un peu se soigner. Chris prit des compresses, un désinfectant et des bandelettes avant de refermer. Sur le chemin du retour, il prit des ciseaux qui se trouvaient dans le pot à stylos et rejoignit Jake dans la chambre.

Il n’avait pas bougé, était toujours sur le lit. Ah si, il avait remis son caleçon, bel effort de sa part. L’animateur se rassit à côté de lui et lui prit sa main pour commencer à la désinfecter. Tout en ouvrant les compresses, Chris brisa le silence sans le regarder, concentré sur ce qu’il était entrain de faire.

Bon maintenant tu vas me dire ce qui se passe, qu’est ce qui se passe ? Et pas de mensonges, tu ne peux pas toujours garder tout pour toi …

Sur la compresse, il avait mis soigneusement du désinfectant pour nettoyer la plaie. Il s’improvisait médecin et en même temps psy, il cumulait les emplois le Miltonfine. Tenant fermement la main de Jake, il allait lui appliquer pour soigner.

Attention, ça pique un peu …

Tout en le soignant, le jeune homme attendait des vraies explications, qu’une fois pour toutes il sache. Après tout, ils ne faisaient pas que coucher ensemble, ils étaient amis aussi. Et les amis se font confiance donc se confient l’un à l’autre. C’est ça l’amitié, nan ?

Jake avait en effet remis son caleçon... et Dieu sait que c'était rare. Il était tellement anéanti par ce qu'il venait de lui arriver qu'il s'en voulait à mort. Mis à part ça, il ne sut jamais réellmeent comment il était arrivé sur le lit. Si Chris ne lui avait pas dit qu'il saignait, il ne s'en serait même pas aperçut. Tout remontait... mais rien ne voulait sortir... La confiance y était, car il savait que Mitlonfine n'était pas du genre à étaler la vie privée de ses amis. Qu'aurait-il à gagner à rester muet ? Son mutisme avait assez fait de dégats et il parla difficilement :

- C'est... c'est Bry'... Elle est partie... et depuis, je ne vis plus... je n'ai qu'une envie c'est... de casser la tronche... de son patron... Mais elle est... si... anéantie... brisée... par la perversité de ce salaud... il...

Non, rien à faire... ça ne voulait pas venir. Il l'avait sur le bout de la langue mais ne pouvait pas le dire. Il se souvint alors d'un épidode de son enfance... allez savoir pourquoi. Il avait dix ans et veillait sagement sur sa soeur. Celle-ci avait eu un abcès au doigt, parce qu'elle se rongeait les ongles jusqu'au sang, une habitude de petite fille que Jake avait fait passé. Elle pleurait de douleur et le jeune Underwood ne supportait pas qu'elle souffre aussi, il prit une aiguille et lui perça l'abcès qu'elle avait. Jamais de sa vie il ne l'avait entendu hurler de la sorte mais le lendemain, elle n'avait plus mal et son bouton plein de pus avait quasiment disparu. Ce fut sans nul doute ce souvenir qui poussa Jake à se lever. La même pensée qui le fit à nouveau frapper sur le mur avec la même main, la gauche, car il était gaucher. Le tout le fit continuer, la voix tremblante et pleine de rancoeur :

- Il l'a violée ! Cet enfoiré l'a violée... Bry'... mon petit ange... elle n'osait même pas m'en parler... il l'a fait chanter... et il l'a démoli... Mais... je vais me le faire... crois-moi... il va payer... jusqu'au dernier centime. Et Bryanna ne veux pas porter plainte, elle a peur... je n'ose même pas songer à tout ce qu'il lui a fait... et moi je n'ai rien vu... pire que ça, je lui ai dit qu'elle avait aimé... Pour oublier elle est allée chez sa mère mais moi, je suis resté ici pour le tuer... et au lieu de ça, je suis resté deux semaines dans ma piaule... à rien faire... Et là, je viens ce soir, pleurnicher dans tes draps... bras pardon... Je suis bon à rien...

Et sur cette phrase lâchée comme un constat, il termina sa tirade. Un silence s'installa, pesant... mais Jake allait mieux... enfin, un peu mieux... la blessure n'était pas refermée mais il en avait ôté le pus qu'il entretenait depuis quinze jours. Il regarda Chris, les yeux brillants et fuyants. Il demanda, comme s'il venait ici pour la première fois :

- Je... je peux utiliser ta salle de bains... pour me raser ?

Avec tout ce qu'il venait de dire, cela faisait presque idiot de demander ça. Christophe avait voulut la vérité alors Jake l'a lui avait dite, au pric d'un effort surhumain... et son amant ne devait pas s'attendre à mieux même si l'essentiel avait été dit. Il avait honte de lui... et ne se reconnaissait pas. Jamais, il n'avait été vulnérable sauf lors de l'accident de sa soeur. Il était très mal à l'aise vis à vis de Chris car ce dernier avait eu double ration d'ennuis : d'abord sa panne et maintenant ses soucis privés... bien que les deux soient intimement liés.

Chris appliquait minutieusement son désinfectant pour après bien pouvoir bander (XD) la plaie. Il avait du être infirmier ou médecin dans une autre vie car ses gestes étaient à la fois doux et précis, comme s’il avait peur de faire un peu plus mal à Jake, comme si celui ci ne souffrait pas assez. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure qu’il allait mal, qu’il tentait d’enfouir sans grand succès. De toutes manières, n’importe quels maux qu’on essaie d’oublier ou qu’on cache finissent par ressortir un jour ou un autre et Miltonfine était très bien placé pour le savoir. Alors le jeune homme s’appliquait dans sa tâche tout en écoutant son ami parler de Bryanna, sa petite amie, son officielle. Christophe était dans l’ombre, la part cachée de la vie de Jake Underwood. Ils n’étaient plus ensembles ? Pourtant ils semblaient si heureux comme petit couple, Chris les trouvait chou. Non il n’était pas jaloux, lui refusait de se poser mais aimait bien voir des couples heureux, surtout quand il s’agissait de son entourage. Alors cela le surprit et il suspendit son geste un instant, regardant le visage de son ami désemparé et ses yeux si vides. Miltonfine fit une moue désolée mais le laissa parler, son ami en avait besoin.

Puis Jake se leva pour encore aller frapper le mur. Il avait vu le geste, il savait ce que son ami allait faire et pourtant Chris ne put s’empêcher de sursauter au bruit de poing touchant le mur. Le même poing que tout à l’heure qui se remit à saigner et qu’il faudrait encore soigner. Mais les pensées de l’animateur étaient tournées vers les paroles choquantes de Jake. Sa petite amie avait été sexuellement abusée par son propre patron. Cette nouvelle donna un voile d’ombre sur e visage de Miltonfine qui fronça les sourcils. Il ne comprendrait jamais ces types qui avaient faisaient cela, il y avait tellement de nanas à New York, forcément une qui voudrait coucher avec ce type sans la forcer. Cela le débectait réellement et d’un côté, il comprenait la colère de l’acteur et ce dégoût, sans oublier cette culpabilité de n’avoir rien vu. Mais comment peut on se douter d’une telle tragédie ? C’était toujours ainsi de toutes façons : on voit toutes les horreurs du monde, celle qui est sur des inconnus à l’autre bout du monde, mais rarement sur son voisin ou quelqu’un qu’on a sous les yeux et qu’on connaît. Cela se passait toujours comme ça, il ne fallait pas vraiment s’en étonner.

Christophe n’avait pas dit un mot, était resté assis sur le lit à le regarder parler, il attendait qu’il ait fini pour s’exprimer à son tour. Jake avait d’abord besoin de vider son sac. Ce n’est que lorsqu’il demanda d’aller dans la salle de bains que Chris put parler. Se raser ? C’était bizarre mais il avait un drôle de pressentiment et il valait mieux le garder près de lui un petit temps avant de le laisser seul dans une pièce. Se levant toujours en silence, il prit dans une main les produits pour soigner et mit les ciseaux dans sa poche et de sa main libre, prit Jake par l’épaule pour l’entraîner dans le salon.

Avant que tu te fasses tout beau, je vais finir de te soigner, on verra après.

Il le conduisit jusque sur le canapé où Miltonfine s’assit à sa gauche pour mieux lui soigner sa main et tout en posant le matériel sur la table basse et recommencer la désinfection, il se mit à parler.

C’est vraiment dégueulasse … Ce genre d’ordures ne mérite pas d’exister, c’est inhumain de faire de genre d’horreurs. Je comprends que tu aies envie de le flinguer c’est une réaction logique et à ta place j’aurais voulu faire de même. Mais ce n’est pas une solution, tu le butes et après tu vas en taule, c’est ça ? Je sais ce que tu vas me dire une connerie du genre qu’au moins ce type ne la touchera plus ni aucune nana … Mais tu crois que Bryanna aurait besoin d’une telle épreuve supplémentaire dans sa vie ? En ce moment ce qu’elle a besoin, c’est d’affection, d’amour et de tendresse … Elle a donc besoin de sa famille et de toi.

Il était entrain de lui poser le bandage, ne l’avait pas regardé dans les yeux, trop concentré sur son pansement qu’il effectuait. Miltonfine s’improvisait psy et en même temps infirmier, c’était double métier. Mais c’était aussi ça l’amitié.
Quand même, tu serais venu avant m’en parler, t’aurais pu éviter de te ronger comme ça. Pas besoin de faire ton cinéma avec moi ni de me sauter dessus … J’suis pas que ton jouet, je suis ton ami et tout ce que tu me dis je le répète pas. Voila, ton bandage est fini, fais gaffe et ne fous plus des poings dans mon mur, je ne veux pas t’emmener à l’hôpital.

Le pansement impeccablement fini, Christophe releva les yeux sur son ami qu’il tentait de consoler. Il ne comprenait pas ce que vivait au fond de lui son ami, il imaginait juste la douleur que cela devait faire et c’était déjà assez atroce. Il ne méritait pas cela, ni sa copine d’ailleurs. Après tout, c’était toujours comme ça : les plus gentils ont toujours plus de merdes dans leurs vies que les salauds. C’était injuste mais Miltonfine était persuadé que la roue tournait un jour pour chacun, tout le monde payait tôt ou tard. Mais pour l’heure, il se concentra sur son ami à qui il mit la main sur l’épaule tout en souriant discrètement.

La prochaine fois, attends pas deux semaines pour venir me voir … Relâche un peu la pression sur toi, tu n’y es pour rien. On ne peut pas toujours deviner toujours tout, ce n’est pas parce que tu n’as pas vu ça que t’es bon à rien … Allez viens on va fumer une clope sur le balcon, ça va te faire du bien.

Miltonfine mit la main sous un coussin et en ressortit un paquet à moitié vide. Dire qu’il l’avait acheté en début de soirée, c’était abusé. Il fit une petite moue tout en regardant le paquet puis se leva et fit signe à Jake de le suivre sur le balcon où des mégots de cigarette trônait et Chris les balaya du pied tout en tendant le paquet à son ami pour qu’il en prenne une. Il faisait chaud ce soir sur la ville, c’était sûrement pour ça que l’animateur ne se rendait même pas compte qu’il était torse nu sur son balcon. De toutes manières il n’y avait pas de voisins face à lui alors il s’en foutait royalement …

Comment intégrer le fait que ce n'était pas de sa faute, ça il se le demandait encore. S'il avait été plus présent, il aurait vu ce qui n'allait pas. Sans compter qu'il ne supportait pas l'idée d'avoir été si méchant envers elle. Il lui avait jeté à la figure qu'elle avait aimé coucher avec son patron, tout ça n'était pas rien. Et puis il y avait aussi, le fait qu'elle revoit son patron pour travailler... Aller en taule ? Il s'en foutait, il voulait venger sa petite amie et surtout se défouler. En tout cas, s'il l'avait entre les mains, ce fumier là, il lui démolirait le portrait autant qu'il s'était détruit la main. D'ailleurs, les bons soins de Chris furent bienvenus car elle avait enflée et le sang ne cessait de couler.

Il ne ressentit la douleur qu'à cet instant, en se rendant compte du mal qu'il s'était fait... et qu'il faisait à Chris. Leur soirée avait débuté vers une partie de jambes en l'air et au lieu de ça, ils se retrouvaient à discuter pour le réconforter. L'animateur avait surement d'autres chats à fouetter que de s'occuper de ce gamin... en tout cas, c'est ce que l'acteur pensait. Il ferma les yeux, comme pour fuir tout ça. Il se sentait comme ce petit garçon qui avait toujours peur qu'il arrive un malheur, comme cet ado, qui avait désespérément cherché une solution à l'accident de sa soeur. Il avait tellement de choses qu'ils gardaient pour lui, de peur qu'on les lui vole, qu'on les découvre... Ils allèrent ensemble sur le balcon, Mitlonfine avait pansé sa blessure et le regard du jeune acteur exprima de la reconnaissance. Il n'était vraiment obligé de l'aider comme il le faisait mais c'était ça l'amitié.

Entre Chris qui était torse nu et Jake qui ne portait que son caleçon, encore heureux qu'il n'y ait pas eu de voisin. On les aurait pris pour deux exhibisionnistes, homos en plus... bon, en même temps tous les deux étaient bisexuels et malgré le fait que la frontière soit mince, ils pouvaient toujours choisir avec qui apsser la nuit, un homme ou une femme. De toute façon, Jake s'en foutait de ça... et c'est pour vous dire qu'il était vraiment très mal... car sa sexualité, notament les épisodes avec Chris, était classée secret défense et il veillait tout le temps à conserver ça dans l'ombre, à l'abri des regards indiscrets et des oreilles trop attentives.

Il fut reconnaissant à son amant de ne pas l'autoriser à se raser, pas tout de suite... une idée désespérée lui était passée derrière la tête... et le pressentiment que Mitlonfine avait eu était justifié. Les mots de Chris l'apaisaient. Bien qu'il n'aime pas étaler sa vie privée, il devait s'avouer à lui-même que cela lui avait enlevé un grand poids. Mais son autre problème n'était pas réglé, lui... et il ne dit rien, en tout cas pas avant que Chris ne lui donne la cigarette qu'il alluma. Lui non plus n'avait jamais autant fumé de sa vie. Et malgré le serment qu'il avait fait, il avait entravé une de ses règles d'or... n'être dépendant qu'au sexe.

- Merci... pour ma main... et pour le reste...

C'est tout ce qu'il trouvait à dire, pourtant les sujets de conversation ne manquaient pas. Un tracas le taraudait et il réfléchit à la façon dont il pourrait le dire. Sa peine pour exprimer ses sentiments était toujours la même. Son caractère était beaucoup moins facile que celui de son ami. En effet, là où Jake était plutôt réservé, Chris s'exprimait avec aisance. Tout comme l'un se baladait à poil sans problème et l'autre avait une certaine pudeur corporelle. Ses interrogations, il finit par les poser, la voix perdue :

- Tu... tu crois qu'elle aurait besoin de moi ? Elle va plutôt chercher à oublier les mecs... et puis... comment je pourrais la toucher après ce qu'il lui a fait ? Elle ne voudra pas que nos relations soient approfondies... et moi, j'ai peur de lui rapeller ses souvenirs, de lui faire mal... En plus... j'arrive même pas à te satisfaire... Je ne sais plus où j'en suis. La seule pensée claire que j'ai, c'est que je vais le crever.

Ils avaient l'air fin tous les deux sur le balcon. Ca va, c'était samedi soir, il n'y avait pas grand monde dans l'immeuble, tout le monde était sorti faire la fête en boîte, au resto ou à s'envoyer en l'air quelque part. De toutes manières, personne ne les verrait et vu qu'ils faisaient sombre, les voisins pouvaient penser que Chris avait ramené une de ses conquêtes sans forcément reconnaître l'acteur du moment Jake Underwood. Tant mieux pour lui, cette histoire était un secret. Et les deux avaient la clope au bec alors qu'ils ne fumaient pas. Enfin Miltonfine avait arrêté il y a un an et demi, après sa rupture et en était tout fier. Jake, lui, ne fumait pas tout court en général. Mais il fallait bien trouver un exutoire. Comme l'acteur ne buvait pas, qu'ils ne pouvaient pas s'envoyer en l'air, il fallait bien trouver autre chose. La cigarette, c'était bien. Il y en avait à portée de main, juste besoin d'une bouche et d'un briquet, rien de plus. Pas de problèmes, facile d'utilisation donc c'était tout ce qu'il leur fallait.

Christophe en était à sa énième cigarette, il faudrait vraiment freiner. Bon ok, il ferait la fortune de son buraliste mais tout de même. En plus il se sentait comme un gamin à fumer en cachette comme ça. Seul Jake le verrait, c'était certain. Chris ne supporterait pas qu'on se foute de lui comme quoi il avait replongé, il avait déjà assez d'addiction comme ça entre le sexe, la fête et l'alcool, si on y ajoutait la cigarette, c'était fini là. Mais vous savez quoi ? Pour le moment, cela l'importait peu, Miltonfine voulait juste que son pote se détende un peu, relâche la pression et surtout n'ait pas d'idées saugrenues. Et c'est pour cela qu'il l'écouta attentivement, le regardant la tête penchant, la clope entre ses doigts qu'il portait à la bouche d'un geste machinal. Cela lui faisait bizarre de voir Jake si perdu, on dirait un peu un enfant, cela changeait tellement de d'habitude ... Il fallait l'aider et en bon ami, Chris faisait du mieux qu'il pouvait.

J'te parle pas de cul ... Je te parle de tendresse et de présence. T'es son mec quand même, tu te dois d'être là dans les bons mais surtout dans les mauvais moments. Je suis pas doué pour parler de relations de couple mais je sais que dans ces cas là, on a besoin de se sentir entouré par des gens qu'on aime, savoir qu'on est pas seul ... Y a rien de pire que la solitude quand on va mal, ca ne n'aide pas à remonter la pente. Alors je pense que oui, elle a besoin de toi ...

Après tout, personne n'est vraiment invincible, nous avons tous nos faiblesses, nos blessures qui ne se referment pas et pour tenter de rassurer son ami, Chris allait devoir en expliquer l'une d'elle pour appuyer ses propos. Parler de ce qui faisait mal, qui tuait un coeur, était difficile et pour mieux s'exprimer, le jeune animateur regarda la vue new yorkaise que son balcon offrait et poussa un soupir.

C'est pas au même niveau mais tu sais, quand Addi' m'a quittée, j'étais tout seul ... Pas de famille, portable coupé, j'étais chez moi, je ne bougeais pas, je bouffais pas ... Les seules choses que je savais faire c'était pleurer et l'appeler pour finalement pleurer comme un con en entendant son répondeur ...

Les mauvais souvenirs qui remontaient n'étaient jamais bons à ressasser, c'est pourquoi Miltonfine se tut un instant avant de reprendre.

Si j'avais pas eu une amie qui aurait presque campé devant ma porte pour m'aider, je sais pas où je serais. Alors, si tu veux que ta copine retrouve un semblant d'elle même un jour, qu'elle se sente un peu mieux, c'est de ta présence qu'elle a besoin. Elle a peut être une famille mais plus il y a d'entourage, mieux c'est. Regarde les dégâts de la solitude sur toi et moi ... Si tu veux qu'elle ressemble à une alcoolique nympho ou à une clodo, c'est un peu ton choix hein.

Sur cette dernière phrase, Christophe avait enfin tourné la tête et arborait un petit sourire amusé, tout léger mais assez pour qu'on le voit. Il voulait un peu détendre l'atmosphère, les deux n'étaient pas très doués pour se dévoiler mais la preuve était que rien n'était impossible. Cela ne refermait pas les blessures et les ecorchures mais ça avait le mérite de soulager l'âme et de se sentir moins seul. Car être seul au monde, du moins se sentir comme tel, quel horreur au quotidien ...

Pour Jake ce petit aveu de Chris changeait bien des choses. Certes il connaissait l'animateur, à force d'exploiter leurs pieux ils finissaient par avoir des infos intimes l'un sur l'autre, mais jamais il ne l'avait entendu parler ainsi de sa rupture avec Addi'. En général il disait avec son regard de blagueur invétéré : "Addi' c'est fini, elle n'a pas su voir la bête de sexe qui est en moi !"... Et oui, comme quoi les choses changeaient au fil du temps... Il n'aurait pas été meilleure consolation que de l'écouter dévoiler cette petite parcelle de son passé. Au fond de lui, cela touchait le jeune Underwood car il avait senti dans le ton de Mitlonfine une certaine tristesse entourée de sincérité. Il en avait un peu moins sur le coeur...

Son regard se perdit dans le ciel. Pour la première fois il remarqua que la lumière de New York cachait les petites étoiles et que seules les plus lumineuses s'affichaient dans le ciel d'un noir d'encre. Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour aller rejoindre le firmament... Le calme, l'apaisement, la liberté... et la solitude... Oui dans un espace aussi vaste, il était peu probable qu'il ait quelqu'un à ses côtés. Plus de discussion amicale, plus de baiser avec Bry'... plus de déshabillage brusque avec Chris. Bref, il ne pourrait pas avoir de vie comme il avait maintenant. En y réfléchissant il en vînt à la conclusion que malgré son désespoir, il y avait de bonnes choses dans sa vie terrestre et qu'il valait mieux qu'il en profite. Il s'approcha lentement de Chris et l'embrassa. Cela ne dura pas longtemps mais c'était sa façon à lui de lui dire merci. D'ailleurs, il n'avait même pas fait attention que quelqu'un risquait de les voir.

Comme parler aurait brisé son geste sincère, il se tût et laissa le silence s'installer. Il tira sur sa cigarette et plongea son regard dans le vide. Chris avait entièrement raison... il devait aider Bry'. Ce n'était ni le lieu ni le moment où il devait la lâcher... Pourvu qu'il ne soit pas trop tard, qu'elle ne soit pas déprimée... Il avait été lâche sur ce coup-là et il le reconnaissait volontiers. En fait, égoïste serait un mot plus adapté. Il avait préféré se replier sur sa haine que d'aider Bryanna à s'en sortir et à la réconforter. Et puis, il pourrait coucher ensemble tous les deux... car malgré son côté un peu dominateur, Jake était loin d'être un porc comme son patron.

Son supérieur... rien que d'y penser, il avait les machoires sérrées. Cette petite ordure allait le lui payer... Il avait touché à Bry' ! Ce qu'il ne fallait pas faire... car malgré le fait que Jake s'envoie en l'air avec l'animateur de radio dont il squattait le balcon (et le lit aussi !), il aimait sa petite amie. Pour l'instant, il y avait deux Underwood : celui qui préférait Bryanna et celui qui avait un penchant pour les mecs comme Mitlonfine. Intérieurement, il devait franchir le pas et se résoudre au fait que ses personnes soient les mêmes. Qui sait, peut-être cela viendrait-il avec le temps.

- Tu as raison... sur toute la ligne, j'ai littéralement merdé sur ce coup là... Au lieu de rester près d'elle, j'ai perdu 2 semaines à me laisser presque crever... Tu crois qu'elle me pardonnera ? Elle est vraiment très importante pour moi... tout comme toi, ça me ferait beaucoup de mal de te perdre et pour elle aussi... c'est exactement pareil.

Un petit silence s’était installé entre eux après les confidences de Christophe. Son sourire était devenu un peu triste et ses yeux s’étaient tournés sur New York, au loin on voyait toute la ville en émoi, toutes les lumières jaillirent et on devinait bien qu’à quelques centaines de mètres, la fête battait son plein. Pourtant le roi n’y était pas, il était là sur son balcon à fumer sa clope et avec un de ses amis qui n’allait pas bien et dont le réconfort était indispensable. Même si pour cela, Chris avait du faire remonter de désagréables souvenirs enfouis depuis de nombreux mois. Il n’en parlait jamais, sa rupture avec Addison était comme un sujet tabou. A part lui-même, il y avait sa petite sœur et Kaley qui était au courant de toute l’histoire. Le jeune homme détestait se remémorer sa période de couple avec la demoiselle même s’il y avait eu des bons moments, quand elle l’a lâchée comme un malpropre il ne pouvait pas lui pardonner, même après tout ce temps. Ses yeux se perdaient dans tout cela, Miltonfine avait presque oublié la présence de Jake à ses côtés. Son esprit commençait à revenir il y a un an et demi en arrière et ce n’était pas vraiment joli à voir, lui seul comme un malheureux chez lui, ne sortant que pour aller bosser parce qu’il s’accrochait à la dernière chose qu’il avait dans sa vie : la possibilité de réussir à la radio.

Heureusement pour lui, Christophe sentit Jake le toucher puis l’embrasser. C’était exactement ce qu’il lui fallait pour ne pas ouvrir cette partie de sa vie qu’il refusait d’accepter, de soigner ou de parler. Juste par bribes comme ça, pour aider son ami qui était vraiment mal mais qui faisait aussi des efforts pour se confier. Ils n’étaient pas vraiment doués pour cela les deux. Jake était difficile à faire confier et Chris parlait de ce qu’il voulait quand il le décidait donc il fallait être là au bon moment pour l’écouter sinon c’était fini. Pas facile d’être quelqu’un de fermer sur soi, sur sa propre vie. A croire qu’il y avait un côté de Miltonfine dans la vie de tous les jours, le blagueur séducteur au grand cœur et animateur vedette, et celui qui ressortait de temps en temps, la victime de son passé qui n’a pas vraiment demandé cette vie là. Pourtant, il ne s’en accommodait pas trop mal, il fallait l’avouer. Enfin bref, pour l’heure c’était Underwood le plus important qui parlait de l’importance de sa petite amie dans sa vie. C’était normal, il ne se mettrait pas dans un tel état s’il ne l’aimait pas vraiment. Mais aussi l’importance de Miltonfine, ce qui toucha l’intéressé qui jetait sa clope par-dessus le balcon et croisait les mains pour ne pas en reprendre une autre, préférant se concentrer sur la discussion.

Je serais à sa place, je te pardonnerais. Le plus important est que tu comprennes tes erreurs et que tu demandes pardon. Personne n’est parfait Jake, arrête de t’en vouloir pour ça. Maintenant, il faut que tu ailles la voir et je suis certain qu’elle acceptera tes excuses. Quand t’aimes quelqu’un, tu pardonnerais n’importe quoi tant que c’est sincère …

Il baissa les yeux en se mordant la lèvre, regardant vers le bas sans vraiment poser ses yeux sur quelque chose, il faisait trop sombre mais comprenez que dans ses dernières paroles, Chris avait un peu parlé de sa vie malgré lui. Et il n’avait pas tort : quand on aime quelqu’un, il était idiot de le rejeter à cause d’une erreur dont il venait se faire pardonner, surtout quand c’était dit avec le cœur. Bien sûr il ne fallait pas attendre trop longtemps, il y avait prescription des pardons au bout de quelques temps même si la colère et la tristesse n’en avaient pas, elles. En gros, deux personnes souffraient pour une conne histoire d’ego trop meurtrie. Cela valait il vraiment le coup ? Pas du tout même alors si Miltonfine n’avait pas reçu de pardon d’Addi’ alors qu’il en avait presque rêvé, il ne voulait surtout pas que son ami connaisse la même situation que lui. Passant la main dans les cheveux de ce dernier, Chris lui fit pencher la tête pour déposer un rapide baiser au niveau de la tempe avant de le lâcher.

Allez, ça va aller j’en sui sûr. Arrête de te morfondre, tu iras la voir au plus vite et très vite, tout ira un peu mieux pour vous deux. Bryanna est une fille bien et elle t’aime, ce n’est pas comme … enfin tu vois quoi.

Il espérait sincèrement que tout se finisse bien. Miltonfine ne voulait pas voir que son ami soit aussi détruit à cause d’une relation que lui auparavant. Pas besoin non plus de deux récalcitrants à l’engagement. A noter qu’il n’avait pas relevé quand Jake lui avait dit que Chris était important pour lui … Cela l’avait touché c’était sûr mais il détestait parler à cœur ouvert, c’était difficile et savait que son ami comprendrait, du moins il l’espérait …

Ils formaient vraiment un beau couple, ces deux là... penchés au balcon à fumer leurs clopes, à moitié dessapés. Jake sentait que Chris se dévoilait et en réalité, cela ne l'emballait pas trop. Oui, il préférait se consoler à savoir que peut-être Bry' lui pardonnerait que de s'imaginer l'issue fatale que son amant avait vécu avec Addisson... De toute façon si Bryanna le plaquait, il ne se le pardonnerait pas. Pire que ça, il ne savait pas ce qu'il ferait. Contrairement à ce que l'on peut penser, l'incertitude n'est pas le meilleurs des cas dans une dépression... Tant que l'on a un objectif que ce soit, la vengeance, le suicide ou la guérison, tout va bien, enfin si on peut dire, mais à partir du moment où l'on vit sans aucun but, c'est réellement dangereux. L'acteur le savait, l'indécision coutait très cher...

- Espérons alors... tu sais, sur ce coup là j'ai merdé... Je ne pensais pas finir comme ça au bout de deux semaines. Je ne sais pas trop comment ni pourquoi je suis venu chez toi, massacrer ta soirée. En fait, j'ai l'impression de me réveiller...

Sa cigarette était terminée, il l'écrasa sur la rampe du balcon et glissa le mégot dans sa poche. En effet, malgré la situation très pénible qu'il vivait, il gardait ce principe écolo : pas de déchets par terre ! S'il avait été moins ensuqué et surtout moins déprimé, il aurait fait un speech d'au moins soixante quatorze minutes et douze secondes à Mitlonfine... d'ailleurs, il lui expliqua son geste, avec un ton tellement passionné qu'il aurait pu faire prof d'économie...

- Y'a des poubelles tu sais... Tu pollues la nature là...

Le coeur n'y était pas, normal après ce qu'il venait de vivre. Il s'assit sur le sol, le dos contre le mur, à regarder le ciel par les barreaux métalliques. Il fouilla dans son autre poche et en sortit une cigarette qu'il porta à sa bouche pour l'allumer. Le tabac ne lui faisait pas grand chose, hormis lui détruire les poumons peu à peu. Mais au moins, il avait un truc sur lequel s'occuper, à defaut que ce soit Christophe... désormais c'était clair comme de l'eau de roche, il lui serait impossible d'avoir autant de zèle que lorsqu'il était arrivé. En plus clair, tout était coupé, résigné à rester au repos... une sorte de grève pour un délai indéterminé. Il jeta un oeil à son ami et lui tendit le paquet de clopes.

- Tiens, prends-en une ou deux, tu en meurs d'envie... je le crois pas ça... tu dois plus avoir de whisky ou quoi ? Je croyais que tu devais arrêter... remarques, ça me regarde pas. Si des journaleux te voient avec ça à la bouche... tu peux être sur que ça va faire la une de la presse à potins. Moi, ça m'incommoderais pas, je pourrais avoir des posters géants de toi dans ma chambre !

Bon, il essayait de plaisanter parce là franchement, il se rendait compte qu'il donnait dans le mélodrame... et puis, quoi d emeiux que de changer de sujet ? Il verrait bien si Bry' acceptait ses excuses et lui pardonnait ou pas... Oh, bien évidemment, il souhaitait plus que tout la première chose. En temps normal il n'aurait pas douté car il connaissait bien sa petite-amie pour savoir qu'elle pardonnait facilement les petites bétises... et puis elle l'aimait beaucoup ce qui jouait pas mal dans la balance. Oui mais voilà, Jake était tellement brisé qu'il n'était plus sur de lui ni d'elle. Une idée germait dans son esprit embué. Il serait sans doute possible qu'il se venge en finesse...

- Dis-moi... j'ai un peu plus d'infos sur la série TV que je vais faire... Hormis le fait que ce con de producteur ait choisi Carrie Evans, j'ai recruté un mannequin, assez classe, euh enfin une étoile montante quoi... Alex Mac Owen, il débute... je me disais que ça pourrait t'intéresser pour une émission. Si c'est la cas, tu me mets à grande distance de l'autre pouffe. Et... tu pourrais éventuellement t'arranger pour que le patron de Bry' soit convié aussi ? Elle ne sera pas là, elle est en congé maladie... et j'ai quelquechose qui pourrait le faire aller en taule... sans avoir à le démonter au préalable...

T’as bien fait de venir. On fait tous des conneries, si tu te réveilles, tu peux t’en sortir …

C’était peut être un discours con mais c’était exactement ce qui se passait. Pas besoin d’en dire des tonnes, d’en faire trop ou d’embrouiller le cerveau des autres. Ce qu’il fallait, c’était être clair et précis, se faire comprendre en tout simplicité pour que l’autre sache que non seulement il a une épaule sur qui compter et aussi savoir que tout n’est pas tout noir. Du moins, Christophe tentait de faire ça même si pour cela il s’était un peu écorché en se montrant pour exemple, peut être n’aurait il pas du le faire car ces souvenirs n’étaient pas très roses. Enfin, s’il avait pu faire un peu remonter la pente de son ami, c’était tout ce qui compter aux yeux de l’animateur. Jake ne passait pas un moment faciles ces dernières semaines, être seul n’était pas vraiment terrible alors Chris faisait du mieux qu’il pouvait. Une oreille attentive, un balcon pour refuge et quelques clopes, c’était toujours mieux que de rester comme un con en solitaire chez soi. On faisait avec les moyens du bord vu que certaines solutions étaient totalement bloquées. En fait, après ce qui s’était passé au pieu, Miltonfine n’avait vraiment plus envie de rien mis à part de rester peinard sur ce petit carré dans le vide avec vue sur New York.

Balcon où le jeune homme lança sa clope dans le grand terrain vague qui se tenait en bas de chez lui. Généralement il les mettait dans un cendrier qui était sur la table basse mais c’était trop loin à son goût alors le mégot passa par-dessus les barrières du balcon. Ce n’était rien mais cela suffisait en général à faire remonter le côté écolo de son ami qui pouvait lui rabacher qu’une clope pouvait mettre en une et douze années avant de se désintégrer dans la nature. Mais là non, ce fut d’une voix monotone qu’une petite phrase réprobatrice fut lancée. Pas de quoi faire peur et d’ailleurs Chris fit une moue qui voulait bien dire qu’il s’en foutait royalement. Non pas que la protection de la nature était un truc qu’il s’en moquait, mais la planète n’allait pas mourir car il jetait un mégot.

Enfin, il restait sans rien dans les mains et donc il s’amusait à les croiser et décroiser un peu nerveusement. Une clope ? Tentant mais vu la vitesse que son paquet descendait c’était mauvais. C’était aussi pour ça qu’il avait arrêter, cela le ruinait car Chris était un homme d’excès et donc lui fumait deux paquets par jour même plus les jours de nervosité intense alors replonger comme ça, aussi facilement. Alors en plus si Jake lui tendait un paquet, il ne tarderait pas encore à fumer à n’en plus finir, à s’étouffer avec la fumée à force. Grimaçant, il refusa de la main le paquet qui lui était tendu.

Non, je refuse c'est pas bien !

Mais Jake qui le connaissait trop bien au niveau de ses réactions gardait le paquet tendu machinalement. Soupirant, il le chopa pour sortir une cigarette avant de jeter le paquet sur son ami qui était à présent assis.

C’est vraiment parce que tu insistes que j’en fume une autre. J’avais arrêté y a plus d’un an mais ça détend et puis je suis pas dans un état second, pas comme l’alcool …

Il se tut un instant, portant la cigarette à sa bouche, chercha un briquet dans sa poche arrière de jean pour pouvoir l’allumer et tirer une taffe avant de reprendre en souriant.

Je suis discret, ils m’auront pas ! Je suis déjà assez dans les magazines et … oh, j’ose même pas imaginer ce que tu ferais si t’avais des posters de moi sur le murs.

Il rit un air un peu dégoûté, on se demande bien ce que pourrait faire Jake … Avant de rire un peu, cela détendait un peu l’atmosphère lourde. Son ami changeait progressivement le sujet, c’était libre à lui après tout, on ne force pas les gens à se confier ni rien. Peut être qu’Underwood voulait se détendre maintenant après avoir crevé l’abcès et avoir parlé avec quelqu’un. Maintenant il lui parlait de sa série. Chris se souvenait que Carrie lui avait parlé d’une série mais c’était drôle de savoir qu’elle allait jouer avec Jake qui la détestait. Ca allait être gai sur le tournage tiens, Miltonfine n’avait pas envie de faire un tour su le plateau dont l’ambiance risquait d’être électrique. Déjà qu’à l’émission, cela risquait d’être un peu chaud. Le regardant, Christophe faisait des drôles de mimiques avec sa bouche, tout en réfléchissant.

On verra ça à la rentrée, je suis en vacances là ! Tu sais très bien que je suis toujours partant pour une émission avec toi. Le problème c’est que le boss est parti à la retraite donc je vais avoir quelqu’un d’autre, je sais pas si j’aurais autant de liberté qu’avant.

Hier soir, ils avaient fêté les vacances mais le départ du boss qui avait lancé Christophe il y a quelques années. Ce dernier allait se la couleur douce sur une île … Mais d’un coup Miltonfine réalisa les dernières paroles de Jake et fronça les sourcils.

Et non, je n’inviterais pas le patron de Bryanna ! Pas de polémique à mon émission, je ne veux pas avoir d’ennuis. Ecoute Jake, si tu veux te venger, ce sera pas pendant que je gagne ma croûte. Et cesse de chercher la merde avec lui, tu seras perdant dans tous les cas : tu n’as pas de preuves car elle ne veut pas témoigner ou alors tu vas faire quelque chose d’illégal et t’iras en taule. Alors arrête avec ça …

- Ok... ok ! Pas de scandale à ton émission, ce serait pas top pour toi et pour les autres... Tant pis... j'avais eu une idée plutôt alléchante. De toute façon, je m'étais mis dans la tête de le rendre méconnaissable et au lieu de ça j'ai perdu au moins trois kilos, j'ai une barbe de père Noël et je ressemble à un clodo... Je ne peux compter que sur Bry'... mais si elle décide de ne rien faire, je ne pourrais pas agir à sa place, seulement ce sera fini entre nous. Tu vois ça peut te paraitre monstrueux que je dise ça mais si elle ne porte pas plainte, je ne lui pardonnerais pas.

Sur cette note un peu dure, il se leva. Il joua un peu avec sa cigarette et l'écrasa sur la rampe. Elle était à peine entamé mais il cessa un bonne fois pour toute de s'empoisonner. Il regarda Chris et s'approcha de lui, le paquet de cigarette à la main. Sans prévenir, il glissa ce dernier dans le caleçon de l'animateur et lui fit un sourire un peu con :

- Tiens, ça c'est pour la prochaine fois que je mettrais ma main. Au moins j'aurais deux paquets...

Non mais il y avait des moments où il était pervers, ça il ne l'avait jamais nié. Mais le comble allait venir. Car, il était parti sur Carrie Evans et sans se douter une seule seconde que Chris sortait avec elle, il continuait à en parler avec ce ton qu'il avait utilisé lors de leur dernière entrevue. Et heureusement que l'animateur ne lui avait pas dit ce qu'il se passait entre lui et la jeune femme... Jake était déjà assez remonté qu'on lui impose cette cruche !

- L'autre soir, enfin il y a deux semaines quoi... j'ai rencontré Alex Mac Owen, à un gala. On a discuté, il est très sympa alors je lui ai proposé de jouer dans la série. Le producteur a été d'accord, tu vois mais comme un abruti il m'a fait le coup de laisser mariner le mannequin. Moi j'ai cru qu'il ne le voulait pas alors j'ai essayé de le aloriser et j'ai sorti une connerie sur Carrie, que je préférais largement travailler avec un mannequin qui commençait plutôt qu'une pétasse iophilisée... Figure-toi que ce con a été soudaineemnt inspiré par mes mots et il a vu en Carrie je cite : "une collaboration remarquable !". Voilà... ça m'apprendra à trop en dire... donc, je vais me coltiner cette garce... Il manquerait plus qu'elle soit nympho...

Il touchait peut-être juste... ( ) Mais il avait vu chez Mitlonfine une certaine forme de silence. Et puis, il se dit qu'il l'avait peut-être vexé en lui parlant boulot alors qu'il était en congé. Jake ne le savait pas, ou alors il ne l'avait pas retenu... Peut-être que Chris le lui avait dit mais il ne voyait pas quand. Il se demandait bien pourquoi son amant avait été un peu cassant... Et il tenta de le faire sourire un peu :

- Je ne t'ai pas vexé au moins, pour l'émission. J'ai du oublier que tu étais en vacances. Mais ça ne presse pas du tout. C'est toi qui gère, on verra bien pour ton nouveau patron. J'espère qu'il collera pas des mains quand il dit bonjour... parce que l'autre alors, t'avais l'impression qu'il suait de la glue... de toute façon, je te taperai pas un scandale, c'est pas parce que Miss Conne sera là que je devrait me rabaisser à la casser. Tu ne veux pas de scandale, pas de souci, hein. De toute façon tu sais ce que je pense d'elle alors...

Aux paroles de Jake, il ne répliqua rien. Pourquoi ? Il n’y avait rien à dire. Chacun avait sa façon de réagir et son ami s’était détruit lui-même au lieu de casser la gueule à un sale type, avait la ferme intention de mener sa vengeance à terme et que si sa copine ne voulait rien faire, il quitterait sa petite amie. Tout ça pour quelqu’un qui n’en valait pas la peine, même pas le coup qu’on se salisse les mains en lui pétant le nez, même si nos pulsions conduisaient souvent le corps. Miltonfine détourna son regard de Jake pour regarder devant lui tout en secouant la tête. Cela ne servait à rien de donner des arguments, l’autre les rejetterait tant qu’il n’aura rien compris à l’histoire. Peut être le jour où il sera tout seul, sans personne à qui porter de l’affection, il comprendra ses erreurs … La solitude faisait réfléchir, permettait de prendre des résolutions sur court et long terme. Un exemple ? Notre protagoniste en était un parfait. Ses résolutions après avoir épuiser son stock de larmes, il y en avait quelques unes. Sur court terme, faire un tour dehors plus loin que son balcon et manger un peu. Sur le long, ce fut d’arrêter la cigarette (qu’il reprit après un an et demi d’abstinence), de ne plus s’attacher à des gens qui n’en valait pas la peine et surtout, de ne plus être en couple. Ces deux autres résolutions tenaient toujours. Son cercle de véritables amis se composait de deux personnes, un garçon et une fille pour avoir des angles de vue différents. Le reste était des connaissances ou des potes. Quant à être en couple, cela voulait dire donner son cœur à quelqu’un et ça, personne ne l’avait eu. Comme quoi, certains tenaient leurs résolutions, peut être plus pour s’accrocher à quelque chose et tenter de s’en sortir plutôt que pour réellement avancer dans la vie. A Jake maintenant de faire ses choix, Chris ne pouvait pas le materner tout le temps ni donner des conseils qui ne seront jamais appliqués.

Il fumait toujours sa clope quand il vit de côté Jake se lever et écraser sa clope. Lui avait fait le bon geste et l’animateur en vacances devrait prendre exemple avant qu’il ne soit trop tard … Si ça ne l’était pas déjà. On s’accroche facilement à une drogue mais difficile de s’en détacher sauf pour une bonne raison. Et ces dernières ne couraient pas les rues malheureusement. Le temps qu’il pense à ça, Miltonfine sentit une main se glisser dans son boxer et en sursauta de surprise. Vraiment, son ami/amant était surprenant et surtout pervers. Il n’y avait que lui pour ce genre de choses mais vous savez quoi ? Chris aimait bien. Il n’allait pas le nier hein, et tourna la tête puis se retourna pour appuyer le dos à la barrière du balcon.

Je t’ai déjà dit que tu étais un pervers ? T’aurais pu glisser des billets, là tu m’encourages à fumer. Avec les billets, j’aurais pu m’acheter à boire.

Le tout était dit si naturellement, comme si c’était normal que l’on mette dans les sous vêtements des gens des paquets de cigarettes, voire même des billets. Sauf quand on est gogo dancer ou strip-teaseur mais là c’était tout autre chose ! Il sortit le paquet en y plongeant la main et le jeta habilement sur la table basse. Ce n’était pas pratique pour faire le moindre mouvement et il n’y avait pas assez de place de toutes manières.

La conversation partit sur autre chose, Jake avait décidé de ne plus parler de ce qui le préoccupait alors ne le contrarions pas. Le voila qui discutait à propos de Carrie. La réaction de Chris fut de se mordre l’intérieur de sa joue et tirer une dernière latte de cigarette qui finit cette fois sur le cendrier qui se tenait sur la table basse avant de retourner à sa place tout en l’écoutant parler de la demoiselle. Il se retenait de rire, si son ami savait ce qui c’était passé … D’ailleurs, les journaux people en avaient fait les gros titres et l’autre abruti de journaliste de VIP Inside qui disait que l’actrice de l’homme de la radio formait un couple. Ca, c’était une insulte et cela brisait presque la résolution du jeune homme. En fait non, ils avaient seulement passé une très bonne soirée tous les deux et Miss Evans s’avérait être un super coup mais c’était tout, ils n’étaient pas ensemble comme un vrai couple. Alors il fallait paraître le plus indifférent possible à comment il parlait de la jeune femme, surtout qu’il avait tort sur toute la ligne. Elle n’était une garce qu’en public et avec ceux qui lui pourrissait la vie, mais en privé et avec des bonnes personnes, elle était une demoiselle tout à fait charmante, drôle et entreprenante. Le jour et la nuit. Oui, Miltonfine avait pensé comme son ami après son râteau en direct mais le dicton ne dit il pas qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ? Il ne fit qu’hocher la tête, l’air impassible à l’écouter.

Hum … De toutes manières tu n’as qu’à l’éviter et puis c’est tout. Pas besoin d’en faire toute une montagne, tu fais ton boulot et tu l’ignores.

C’était dit mais en fait c’était surtout qu’il n’avait pas envie de dire du mal de quelqu’un qui s’avérait finalement être une personne délicieuse et sûrement son meilleur coup féminin depuis des mois. Puis il n’avait pas envie boulot, cela lui manquait déjà alors qu’il avait fini hier. Tant que Chris restait à New York, il déprimerait. Ce qui lui fallait, c’était de partir un petit peu. Vivement la semaine prochaine, c’était certain ! Quand Jake s’excusa, Miltonfine ne fit qu’un signe de la main pour dire que ce n’était pas grave. Après ses dix jours de vacances, on lui présentera son nouveau boss et faire une réunion pour les futurs invités. Là il proposerait pour la série de Jake. Tournant sa tête vers son interlocuteur, il fit un petit sourire en coin tout léger.

Arrête, mon boss était super sympa ! Je pouvais faire tout ce que je voulais. Je programmais moi-même et il disait amen. J’aurais pu inviter le roi du porno sado-maso qu’il aurait dit d’accord. Je te dirais ça à mon retour de vacances, je ne peux rien faire mis à part faire quelques recherches d’invités à proposer. J’aurais que ça à foutre, durant cette semaine je suis au chômage … enfin en vacances à New York. Au fait, je suis un mauvais maître de maison, tu veux boire un truc ou bouffer ? Je reçois tellement peu de gens ici que je me conduis comme un ours !

Quel bel ours alors, on en voudrait tous un comme ça à la maison …

- Oh oh... Si tu es un ours alors... je suis zoophile... d'ailleurs en parlant de ça si tous ces trucs plein de poils sont aussi sexy que toi, et aussi bon au pieu, je prend une tente et je crèches au zoo dans leur enclos... On fera plus ample connaissance !

Il sourit, l'idée saugrenue qu'il lui était passée par la tête ne devait sans doute pas étonner son amant. Ce dernier avait bien fait de garder ses bouteilles au placard car, dans l'état où Jake était arrivé, il aurait sans doute vidé ses réserves... Tequila, whisky, vin, liqueurs, bières... et j'en passe. Il aurait tout avalé en une soirée, se serait retrouvé totalement knock-out sur le tapis, la tête comme dans un étau géant. Sans compter qu'il aurait pu finir à l'hôpital pour un coma éthylique. Bon, de toute façon il ne voulait pas s'éterniser. Il réfléchit au fait qu'il soit tombé en panne en plein milieu de leur acte... C'était la première fois qu'il lui faisait ce coup... et puis Chris devait peut-être éprouver un peu de déception. Il plaisanta alors :

- Tu vois, je te l'avais dit ! Si tu ne planquais pas tes pilules de viagra dans un coffre-fort chez Barclays, j'aurais pû continuer à assurer ! C'est pas cool ! Tu pourrais partager un peu... Plus sérieusement, je m'excuse pour t'avoir lâché comme ça... c'est la première fois que ça m'arrive et c'est frustrant !

Il resta à l'intérieur, en caleçon et jeta un oeil alentour. Il aimait bien la déco de l'appartement. C'était simple, enfin si on veut... il y avait de temps à autre quelques fioritures que Chris avait sans doute jugé bon de mettre en évidence, comme un photo de lui avec son ancien patron, mise dans un cadre plutôt pas mal. L'animateur avait la pose et le style... contrairement à Jake qui passait la plupart du temps sur les photos pour un alcolo, un clodo ou alors un gars normal. Pourtant, même s'il se trouvait ordinaire, il était bien foutu. Et puis, tout passait par le genre de conneries qu'il disait et de regards qu'il lançait. Il prenait soin de lui mais pas de son image. Il se regarda dans le reflet de la télé et caressa sa barbe :

- Euh... c'est pas que les ours me gênent mais les poils... c'est pas mon sujet préféré. Je peux utiliser ta salle de bains ? Pour me raser... parce que tu as raison, je ressemble à un clodo. Au fait, je t'ai pas dit, il y a un gars qui a voulu que je réponde à une interview. Joe je sais plus quoi... Il m'a posé de drôles de question... J'espère qu'il aura pas écrit des conneries du genre que je me la pète ou que je n'ai de beau que mon pied droit... Tu me le dis hein si tu sais quelquechose... je lis jamais les journée à scandale. A tous les coups qu'on va me dire que j'ai une liaison avec un gars de la jet-set ou autre... Je te jure y'en a qui savent pas quoi écrire...

Il attendait le feu vert de Mitlonfine pour aller se raser après tout il n'était pas chez lui. Cette fois-ci, il n'avait aucune arrière pensée dans sa tête. Pas d'envie suicidaire comme se tailler les veines avec le rasoir. Non, il était toujours en colère contre ce fumier mais il faisait avec. A le voir, on aurait jamais cru que quelques minutes plus tôt il pleurait. Il était certes très touché par ce qui était arrivé à Bry'. La pauvre jeune fille avait vraiment besoin de lui et il devait s'en rendre compte avant de la perdre. Aussi, il décida de ne pas déranger son amant plus longtemps. Il reprit, avec un ton reconnaissant :

- Merci pour la proposition... si tu as un café je suis preneur... mais ce sera tout, je ne veux pas m'éterniser, d'une part parce que j'ai monopolisé ta soirée et d'autre part... parce que j'ai perdu trop de temps à me morfondre... Il faut que je retourne la voir... si elle veut encore de moi. Que je rattrape le temps gâché en stupidités... Et pour ce gars, je vais me le faire mais en finesse... tu le sais bien, non ? La finesse et moi on est les meilleurs amis du monde !

Il sourit et réfléchit un instant. Il avait l'air sérieux comme ça ! Mais sa dernière affirmation vola en éclat lorsqu'il lança à Mitlonfine avec une voix de pervers, du jake quoi :

- La prochaine fois je mettrais des amuse-gueule dans ton calbar... J'aurais double ration !

Jake est un ouf, c’était aussi simple que ça. Il n’y avait que lui pour parler de zoophilie le plus simplement du monde, parler de camper au zoo et de se taper les animaux. C’était du grand n’importe quoi qui fit partir Chris dans un grand éclat de rire. Ce type était un dingue, il fallait avoir beaucoup d’imagination pour penser à des conneries aussi énormes et incongrues. Christophe, toujours sur son balcon, riait au éclat. Voila, c’était le genre de moments qu’ils avaient tous les deux, rigoler un petit peu et se détendre en riant. Une thérapie par la connerie on dira ça comme ça ! Puis il rentra dans son appartement, ce n’est pas qu’il faisait froid dehors mais il fallait bien s’occuper de son bel invité qui lui parlait de viagra. Décidemment, Jake ne le lâcherait cette histoire de pilule bleue pour les vieux en mal en mal de faire hisser le mât. Heureusement pour lui, Miltonfine assurait de ce côté-là et lui avait quand même fait ses preuves ce soir, bien que ce ne soit pas le cas pour son amant. Pour tout signe gentil, Chris lui fit un doigt après que celui-ci ait parlé de partager les pilules. C’était fini, cela allait les poursuivre pour longtemps encore. Mais après Jake s’excusa comme si c’était quelque chose d’extrêmement grave. Cela arrivait à tout le monde et disons qu’Underwood avait des circonstances atténuantes du fait de ce qui lui arrivait en ce moment. Cela lui avait retourné le cerveau et quand on sait à quoi est relié un cerveau masculin, on comprend le résultat de la situation actuelle. Christophe lui faisait comprendre par un sourire que ce n’était pas grave. Après tous les moments au pieu qu’ils avaient passé, tous ne pouvaient pas être parfait, n’est ce pas !

Maintenant Christophe se transformait en homme de maison pour préparer un café à son hôte qui voulait aller se raser. Tandis que lui se dirigeait vers la cuisine tout en chopant au passage son t-shirt noir. Une sorte de cuisine à l’américaine avec le comptoir pour séparer du salon. Comme ça il avait toujours vue sur ses invités, sur le beau Jake transformé en clodo qui se baladait en caleçon dans son appartement. Charmante vision.

Ouais, mon bel ours tu vas au fond du couloir pour te raser. Moi je te prépare ton café ! Et salis pas ma salle de bains, on ne sait jamais ce que tu vas y faire …

Et pendant que Jake allait se raser tout en parlant de son interview dans le journal, Miltonfine prépara le café et se mit à la recherche du magazine en question. Lui adorait la presse à scandale, il adorait tout savoir sur les people et surtout voir les conneries qu’on écrivait sur lui. Bah oui, il y était toutes les semaines à cause de ses conquêtes d’un soir, car il était dans les soirées branchées pleines de VIP mais aussi pour son taux d’alcoolémie élevée. Bref, il n’y avait pas un numéro où la bobine de l’animateur ne s’affichait pas. Et là, ce n’était plus un petit article minable ou un petit potin … Non, là c’était la pleine couverture, la première page en compagnie de Carrie Evans. Tout New York savait maintenant que l’animateur et l’actrice avait passé une nuit torride et même osé dire que les deux étaient couple ! Non mais quelle insulte ça ! Enfin bref, ce magazine traînait chez lui et il fallait arracher les pages du reportage. Le café coulait et donc il se mit en quête du VIP Inside qui se trouvait finalement là, sur le bar, retourné. Heureusement d’ailleurs. Vite, arracher les deux pages pour Jake et faire tombé l’objet du délit derrière le meuble pour être sûr qu’il ne soit pas découvert ce soir.

Café prêt, restait qu’à verser dans la tasse et apporter les sucres. Pendant ce temps là, Jake était revenu de son rasage et il était beaucoup plus beau comme ça. Il ne ressemblait plus à un clodo, faisait beaucoup plus propre sur lui. Chris prit la tasse dans une main, le sucre dans l’autre et s’assit à côté de son ami sur le canapé, déposa le tout sur la table basse face à eux où se trouvait les deux pages de l’espèce de journaliste à deux dollars qui avait interviewé son ami et qui n’avait pas été tendre à son sujet.

Et voila : journal, café, sucre et moi en prime. Tu es un pacha chez moi dis donc ! Tu devrais m’engager comme homme à tout faire, tu serais comblé …

Si les mecs qui avaient une légère barbe, style j’ai-oublié-de-me-raser-ce-matin-et-hier-aussi, était sexy, Jake l’ait encore plus lorsqu’il était rasé de près, comme en cet instant. Là, c’était le Jake Underwood que connaissait Christophe, un mec tout propre, faisant jeune premier. Même s’il savait que son ami n’aurait sûrement envie de rien faire, l’animateur s’approcha malgré tout pour l’embrasser dans le cou. Si Jake était un pervers par les paroles, Chris l’était un peu plus dans les gestes à être entreprenant ou pour allumer. Sûrement que sa tentative ne mènera à rien, c’était même certain, mais ce n’était pas grave, c’était toujours agréable à donner.

T’es plus sex sans ta barbe de clodo, heureusement que je suis civilisé, je t’aurais sauté dessus comme tu m’as fait tout à l’heure …

Et il reprit la flopée de baisers dans le cou, un peu plus insistant mais pas trop ...

Dans la salle de bains, Jake prit le temps de se raser mais lorsqu'il tint le rasoir, il regarda la lame avec un oeil égaré. Il se sentait con à fixer ce truc métallique... qui brillait... Il se regarda dans le miroir et se fit un horrible grimace... Il était vraiment moche ! Sa barbe lui donnait un air déplorable comme un clébard qui ne s'est pas lavé depuis dix ans et qui a survécu à des traversées de routes boueuses sur des milliers de kilomètres... Il toucha le surplus de poils qui rendait son visage moins sexy et entreprit alors de mettre le paquet sur la mousse ! Il allait faire un rasage de près. Ce fut donc sur une épaisseur de cinq centimètres de mousse que la lame passa, coupa au plus près les poils bruns du jeune acteur. Expert pour ce qui était de la barbe, il ne se coupait jamais.

Quelques minutes plus tard, il regarda sa belle gueule dans la glace et se fit un clin d'oeil destiné sans doute à ce gars qui le regardait fixement et qui était un parfait exemple qu'Apollon était toujours vivant... enfin mort... bref dans les cieux quoi ! Il rinça bien le lavabo pour que Chris n'ait pas à le faire et sortit de la salle de bain, tout fier d'être beau. Oh oui parce qu'il l'était redevenu. Finalement sa grève de la faim avait eu du bon, il était moins bouffi. Ses muscles avaient un peu fondus mais il avait son allure de playboy avec lequel on aimerait trouver autre chose qu'un joli lapin planqué dans un chapeau... Il écouta Chris lui parler et répondit :

- Voilà, j'ai nettoyé derrière moi... par contre, tu devras sans doute acheter de la mousse à raser... Tu as raison je vais t'engager comme homme de proximité... Tu me suivras là où j'irais, sauf aux chiottes... un minimum tout de même... Je suis officiellement devenu Prince ! Café, journal, sucre, serviteur dévoué et très sex... Tu sais ce qui me manque... un magnum... amandes grillées avec de la crème vanille et une pellicule de chocolat... Tout dépend de la manière dont c'est présenté tu vois... si le bâton est fin, ça donne un côté plus conséquent à la glace mais un long bâton évite d'avoir la vanille sur les doigts... C'est un choix à faire !

Il lança un oeil pervers à l'animateur qui devait se demander d'où il pêchait ce genre d'idée... (pour la référence voir une certaine "P." XD) Et comme chaque conneire doit être résolument séparée pour en apprécier la valeur inestimable, il passa au choses sérieuse. Il pris le VIP Inside et remarqua immédiatement les deux pages arrachés à la hâte visiblement. Jake montra le magazine à Chris et partit aussitôt dans un autre délire qui le caractérisait si bien.

- C'est pas cool !!! Je parie que c'est Brad Pitt à poil ou alors Jessicca Alba en string !!! Tu pourrais partager au moins les posters pornos quoi ! Même si tu gardes jalousement tes pastilles anti-calcaires, qui assainissent les canalisations... Je suis certain que tu l'as planqué sous ton matelas... c'est du propre vraiment ! Dis-moi au moins qui c'était, que je m'imagine, c'est un type ou une femme ???

Il aimait bien charrier Christophe même si ce dernier devait être géné à cet instant. Et dire que quelques instants plus tôt, Jake parlait de finesse... Il était Prince mais certainement pas des mots distingués... ni des allusions saines... Il feuilleta le magazine et vit quelques articles peu flatteurs sur certains VIP. Il arriva à son interview et commença sa lecture. Le baiser de Chris dans le cou n'anima rien de particulier si ce n'est un vague bien-être qui disparu aussitôt lorsqu'il comprit que ce Joe était un journaleux à scandale !

- Oh merde ! Le fumier t'as vu ce qu'il a écrit ? Comment il a su, pour ma bisexualité ? Il peut pas l'avoir deviné... ça se voit tant que ça ? Si Bry' lit ça, je suis foutu... et comment il peut foutre ça sur papier alors que c'est faux ! Enfin c'est vrai mais il n'a pas à le savoir ça ! C'est qui ce mec là ?

Tiens, si tu m’engages, j’emmènerais avec moi mon stock de glaces à la vanille … Je le trimballe avec moi et je suis sûr que tu aimeras …

Jake était vraiment un pervers. Il disait ses conneries comme si c’était normal mais avec cette voix particulière qui faisait rire Chris ou alors annonçait que l’allumage commençait, ou reprenait c’était selon les moments. C’était toujours drôle à entendre, il allait chercher ses conneries vachement loin, avait une sacrée imagination. Depuis toute à l’heure, il avait enchaîné sur pleins de sujets aussi divers que variés sans qu’on comprenne pourquoi il disait cela et où il voulait en venir. Souvent cela ne menait à rien sauf à de grands moments de fous rires ou de séances au pieu pour les deux jeunes hommes. Là encore tout dépendait du contexte dans lequel ils se trouvaient. Mais il ne fallait pas en avoir peur, juste avoir de l’humour et l’habitude. Les premières fois, Miltonfine faisait de ses têtes à écouter son amant sortir des trucs aussi débiles, surpris, mais au fil du temps c’était normal. Au contraire, quand ni l’un ni l’autre ne déconnait, c’est qu’il y avait un sacré souci d’enfoui. Deux phénomènes ces deux là, je peux vous le dire. Là, Chris ne savait pas s’il fallait en rire ou plonger la tête la première dans l’humour vaseux de son ami. Mais il n’avait pas réfléchit longtemps pour continuer sur cette lancée. Cela pouvait aller super loin ce genre de trucs, vous n’avez pas idée …

Puis Jake prit le magazine. On voyait bien qu’il y avait des pages arrachées. La couverture, la page de sommaire et évidemment l’article de Christophe avec Carrie. Hum, il ne fallait surtout pas qu’il tombe dessus maintenant … Chris le lui dirait peut être un jour. Peut être hein, ce n’était pas sûr ! Surtout si l’actrice et son amant tournaient ensemble, il sentait bien la tension qui allait régner sur les plateaux. Ne lui demandez pas pourquoi, c’était une supposition, un pressentiment on pourra même dire. Il voyait bien Jake hostile à la demoiselle qui deviendrait une peste et les deux qui s’engueuleraient dès que la caméra serait coupée. Alors hum … Finalement il ne dira rien. Depuis le temps, Miltonfine avait trouvé d’autres bras et Carrie aussi alors la presse ne parlerait plus d’eux comme un « couple ». Cette histoire était enterrée, pas de raison que son ami en sache quoique ce soit. Il ne lisait pas la presse people, c’était parfait. Comprenez un peu l’embarras de l’animateur quand il lui demanda qui était sur ces pages. Bien que Chris se mette à rire, comme s’il planquait encore les trucs pornos sous son matelas comme un ado de 14 ans avec des montées d’hormones toutes les 30 secondes, mais le cœur n’y était pas. Il n’allait pas lui mentir, le jeune homme détestait ça, mais allait plutôt cacher la vérité. Ce n’était pas totalement un mensonge !

C’était moi en article … J’avais une sale tronche sur les photos et puis l’article était bidon. Ca m’a énervé alors je l’ai jeté ! Tout de suite, tu me prends pour un pervers. J’m’appelle pas Jake Underwood hein !

Quoique les deux se valaient plus ou moins. Chris lançait moins de perversités mais il y répondait facilement. Il avait une bonne répartie sur tous les sujets, surtout les conneries alors avec Jake, il était plus que servi. Enfin Miltonfine était servi sur tous les plans avec son amant bien que ce soir, ce ne fut pas tellement le cas … Mais on n’allait pas le lui reprocher indéfiniment, hein ? Pour Christophe, c’était déjà oublié. D’ailleurs il faisait une petite tentative avec ses baisers dans le cou de Jake mais celui-ci regardait le magazine, à la recherche de son article qui ne le mettait pas du tout en valeur. Sûr que celui-ci n’allait pas se montrer tendre. Et c’est d’ailleurs ce qui se passa … Se détachant du jeune homme, Christophe resta quand même à proximité, avec une mine un peu abattu, attristé qu’on écrive des choses comme ça sur son ami. Bien sûr qu’il était bi sinon il ne serait pas là mais les autres ne le savaient pas.

Tu as fait une interview avec la pire ordure des journalistes … un fouille-merde ! Ce type est capable de tout pour faire parler de lui, même écrire des trucs les plus dingues. Il sait que t’es un acteur en vogue, mis en avant et beau comme tout alors il veut casser tout ça. J’suis sûr que c’est un frustré de la vie, il doit être tellement en manque qu’il se venge sur les autres !

Il mit la main sur l’épaule de son ami, main qui descendit dans le dos qu’il frotta doucement pour tenter de le calmer avant de reprendre.

Mais personne ou presque croit ces conneries. C’est comme s’il disait que j’allais me marier, qu’un gros rappeur avait peur du noir, que la plus grande nymphomane de la ville était lesbienne … Tu as une image auprès des gens et donc ils ne croiront pas le con qui a écrit ça. Pour tout le monde, tu es un type bien rangé avec sa petite amie ! Alors calme toi, ça sert à rien. Le magazine date d’il y a 2 semaines, y a déjà d’autres scandales, sûrement de gays potentiels ou autres. Arrête de t’en faire, qui croirait que tu vas dans les pieux d’autres mecs ? Enfin un pieu, le mien !

Lui qui lisait les magazines people, il savait toutes les conneries qu’on pouvait y trouver. Bien sûr certaines personnes penseront que ce que Joe écrivait était vrai, la plupart diront que c’était faux et passeront à autre chose.

Tu veux rester pour la nuit pour encaisser tout ça ? Promis je te sauterais pas dessus !

Il fit un petit en coin amusé. Pour une fois, si Jake restait, Chris resterait bien sage …

Ouais, Chris avait plutôt raison... La majorité des gens ne lirait pas cet article ou alors se mooucherait avec. C'est vrai, il était casé... donc il ne risquait pas grand chose. Ce n'était pas comme s'il était célibataire. Les fouilles-chiottes se faisaient un malin plaisir à les afficher comme homos alors qu'en réalité ils voulaient juste être seuls quoi, libre de coucher avec qui ils voulaient, quand ils voulaient, libres d'être contre le mariage, de vouloir mener sa vie suivant un chemin personnel. Jake se dit qu'écrire des conneries pareilles méritaient bien le ridicule et la dérision. Si Bry' lisait cette article et qu'elle se mette à lui en parler pour lui tirer les vers du nez, Jake serait obligé de lui mentir et comme c'était un point très sensible de sa personnalité, il serait de très mauvaise foi !

- Le blaireau... je pensai pas qu'il écrirait un tel torchon ! Il me clame bi... imbu de ma personne... Je suis quand même aps ce qu'il décrit rassure-moi ? Bon je reconnais que je suis assez content de moi... et que je veux péter loin mais je mens pas quand je dis que j'aime bien écouter les autres... De toute façon, tu as raison, ce type est con, tout simplement...

Et sur ces mots philosophiques il commença à boire son café. Il était chaud mais pas brûlant, tant mieux... S'il voulait rester ? A vrai dire, il aurait préféré... peut-être le devait-il pour tenter de continuer ce qu'il avait interrompu. La machine pourrait-elle reprendre après avoir calé de cette façon ? Il ne savait pas et comme il ne voulait pas paraitre ridicule une seconde fois, il se leva. Comment dire ça à Christophe ? Il allait pas lui dire, je reviens, je vais voir si mon meilleur ami me suit... s'il est prêt à hisser la voile ! Non, pour une fois il devait être subtil. Il sourit et dit d'une voix tranquille :

- Euh désolé mais faut que j'ailles pisser... ça urge...

Bah quoi ? Il avait été relativement fin sur ce coup là... Il se dirigea donc vers les toilettes et ferma la porte. Bon, on dira que l'épisode qui suivit fut un peu long et calamiteux... Il en ressortit, dépité... non, il n'y aurait pas de levage d'ancre ce soir... C'était mort. Il tira la chasse et revint vers Chris. Ce dernier avait le magazine dans les mains et Jake se demanda quelle tronche pouvait avoir son amant sur ces pages pour qu'il les ait arrachées... Peut-être était-ce des photos compromettantes genre avec un bague au doigt... ou alors dans une piscine de naturistes... Il adressa à son ami un sourire pervers :

- Je suis certain que c'est des photos pas glorieuses qu'il y avait dessus... du genre Monsieur Mitlonfine se balade la braguette ouverte sans rien dessous son jean... T'as raison tu sais, faut que tout ça respire ! Que de temps à autre ça prenne l'air, et puis que ça voit les gens environnants... au fait, tu en es où de tes coucheries ? Tu as ajouté d'autres tableaux à ta liste ? Et j'espère que tu le fais couvert... j'ai pas pris de précautions, tout à l'heure même si ça n'a pas abouti... tu sais quoi ? Tu es un gros pervers... tu n'attendais que ça je suis sûr...

Il s'assit sur le canapé et décida d'oublier cette histoire d'article, de toute façon, il s'en foutait. Il continua à boire son café et réfléchit à la proposition de Chris... S'il dormait ici, il perdait du temps... car maintenant, il voulait retrouver Bryanna. Et puis bon, sa panne le refroidissait un peu et vù que son expérience aux toilettes n'avait pas été gratifiante, il prit sa décison et l'exposa à son amant :

- C'est vraiment très sympa mais je vais faire mes valises pour demain matin et je vais rejoindre Bry'. Et puis, bon, ta résolution de pas faire de folie, j'y crois pas beaucoup... tu passes plus de tant à fantasmer sur moi la nuit qu'à dormir alors...

Il donna une tape sur l'épaule. Bien sûr l'avantage avec Chris, c'est qu'il pouvait rire. Il se doutait bien qu'il n'était pas son centre d'attention. Lui, une fois avait révé de Mitlonfine, d'ailleurs il ne résista pas à l'envie de le lui raconter :

- Si tu fais comme moi, j'ai révé que tu me retrouvais dans une rame de métro et alors qu'on discutait, les gens sont sortis, tout le monde il ne restait que nous. Et en fait, tu avais ta chemise mal boutonnée... alors... j'ai réajusté le tout... Je me suis réveillé quand était en plein amusement... et je me suis rendu compte que ça avait débordé sur la réalité. Alors du coup, je me dis qu'il faudra essayé la rame de métro... le jour où elle sera totalement vide, ce qui est loin d'arriver...

Pendant que Jake allait visiter les toilettes de Christophe, ce dernier passa une main sur son visage, un peu fatigué. Il n’avait rien fait de la journée et sa soirée avait été de fumer, picoler, s’envoyer en l’air quelques instants avec son invité avant d’entendre de difficiles confidences, lui-même avait senti des martèlements de souvenirs pas très agréables à se remémorer et malgré tout, il avait proposé à son ami de rester pour la nuit. Après tout ça, Chris aurait plus besoin d’une vraie nuit de sommeil d’une quinzaine d’heures minimum pour récupérer de tout ça avant de repartir du bon pied pour pouvoir être en forme pour les vacances qui arrivait à grand pas. Enfin, en attendant d’avoir une réponse de l’acteur, il prit le magazine pour regarder les pages manquantes. Il était moins une quand même, Jake n’aurait sans doute pas apprécié voir l’animateur en compagnie de sa future collègue de travail qu’il détestait sans l’avoir rencontrée. Miltonfine serait un peu la cause de la mésentente sur le plateau de tournage mais bon, quand Carrie lui avait mis un râteau en plein direct, il avait quand même eu les glandes et n’avait pas trouvé meilleure personne pour en parler que son ami qui maintenant ne pouvait pas encadrer une fille qui était des plus adorables en vérité. Sans parler d’un coup au pieu exceptionnel ! Cette jeune femme était tout bonnement excellente et il aurait pu en parler longuement si seulement Underwood ne la détestait pas autant. Tant pis, ce serait son petit secret … Pendant qu’il pensait à tout cela, l’animateur radio feuilletait les pages et relisait brièvement les mots du journaliste à deux balles qui avait fait fort en tapant dans la point sensible de l’acteur : son secret le mieux gardé, sa bisexualité. Comment avait il pu deviner au travers quelques questions à la con comme le choix de couleurs ou les qualités qu’on préfère chez un homme et une femme. Et si Jake aurait été un hétéro pur, l’autre abruti aurait pu sortir la même chose. Ils étaient prêts à tout sacrifier, même vendre père et mère pour un article de ce genre.

Enfin, Jake revenait en demandant et la première question qu’il posa c’était comment étaient les photos arrachées. Comme si Chris allait lui dire « en fait j’étais en compagnie de Carrie Evans, elle m’a emmenée chez elle et c’est la meilleure nana que j’ai eu depuis des mois ! » … Hum, franchement ne valait mieux pas répondre à la question, se comptant de faire un doigt d’honneur, geste pas des plus glamour mais résumant bien la penser de Miltonfine, avant de lever les yeux vers son ami pour parler de ses « coucheries ». En gros il avait du se faire le quart de la population new-yorkaise âgée de plus de 20 ans et moins de 40, un autre quart était des cibles potentielles, un quart lui avait foutu un râteau et l’autre quart était trop peu intéressant pour qu’il daigne seulement imaginé qu’il pourrait se les faire. D’ailleurs il n’était pas surnommé Rake Man (l’homme râteau) pour rien et pour son côté un peu obsédé, ses chroniqueurs ont eu la bonne idée de le surnommer Paillassounet, en gros c’était un Marco couche toi là ! Mais quand il entendit qu’il était un pervers, il lança le magazine sur la table basse et croisa les bras, l’air offusqué.

Moi, gros pervers ? Déjà un, je ne suis pas gros et de deux, je pense que tu mérites plus la médaille de l’obsédé de l’année … Et côté pieu, je m’en sors bien mais là cette semaine je vais me calmer, je veux laisser les petites françaises profiter de moi pendant mes quelques jours de vacances qui se résumera à boire, faire la fête, m’envoyer en l’air et aller à la plage. Donc je dois être au top de ma forme … ET sache pour ta gouverne, qu’avant de sauter sur quelqu’un je fais attention ! Après on dit c’est moi le pervers dans l’histoire …

Il leva les yeux au ciel, pas très convaincu qu’il soit plus obsédé que son ami qui s’était assis à présent à côté de lui. C’était sur que Jake ne resterait pas pour la nuit, il avait d’ailleurs raison de vouloir retrouver sa petite amie pour recoller un peu les morceaux. Ce serait trop bête que cela se finisse ainsi d’ailleurs … Mais bon son ami semblait pas vouloir décider à partir car non seulement il parlait perversité mais avant que Chris n’ait le temps de dire quoique ce soit, son ami était entrain de lui raconter son rêve érotique ô combien croustillant. Il n’en croyait pas ses oreilles : si l’animateur n’était pas aussi sûr que son ami ne pouvait rien faire, il aurait été persuadé que Jake était entrain de l’allumer pour une soirée torride. Sauf que si Chris s’allumait, hé bien il serait tout seul pour s’éteindre et ce n’était pas très réjouissant. Il lui enfonça l’index dans le torse en plissant des yeux.

Tu n’as pas honte de me raconter ça alors que tu me laisses cette nuit, seul ! C’est vraiment toi le pervers et en plus tu es sadique car si je dois passer du temps enfermé pour réparer tes conneries, je te jure que je te le ferais payer …

Il s’était un peu approché, un genou sur le canapé, son air faussement ne tenait pas vraiment la route mais il gardait quand même cette expression, sourcils légèrement froncés mais l’alcool de toute à l’heure gardait quelques traces au fond de ses yeux noisettes brillants. D’ailleurs il reprit.

Sache que je ne prends jamais le métro. On ne sait jamais, je peux tomber sur un pervers qui voudrait mon corps de rêve … Pervers dans ton genre qui sont totalement impudiques qui se foutraient à moitié à poil sous les caméras du métro rien que pour se faire plaisir …

Là, durant son discours, son visage avait changé et il arborait même maintenant un drôle de petit sourire en coin. L’index était devenu la main toute entière sur le torse et il s’était un peu plus rapproché. Disons que là, la perversité de Jake l’avait vraiment contaminé et si l’un parlait, l’autre agissait. Il commença à l’embrasser langoureusement, s’appuyant de plus en plus sur son amant à moitié à poil pour le faire basculer un peu sur le canapé. C’était plus fort que lui, Jake l’avait tenté avec son rêve à la con, il n’en avait pas fallu plus pour qu’il se lâche. Quoiqu’un baiser, aussi sensuel soit il, était bien peu par rapport à ce qu’il pouvait faire en temps normal.

Si tu veux, t’as qu’à imaginer qu’on est dans le métro, moi je suis d’accord …

Rien que la voix de Chris, on sentait qu’il avait tenu le coup le moment qu’ils avaient passé ensemble mais que là il pouvait pu tenir. Et le revoilà parti pour embrasser son amant, sachant pertinemment qu’il ne se passerait rien mais essayer n’avait jamais tuer personne, n’est ce pas ?

C'est vrai que dans le genre exhibition Jake avait fait fort ! Il n'était pas soucieux de sa tenue et nombre de fois il lui arriavait de se balader à poil ou presque... et d'ouvrir la porte comme ça. Bon Chris était un habitué. D'ailleurs, le jeune acteur savait que parfois cela le mettait mal à l'aise car contrairement à lui, Mitlonfine était pudique. Enfin, cela l'empêchait pas de montrer à qui voulait le voir son corps tout entier. Et il était plutôt le genre de mec sur qui on ne crachait pas et sur lequel on se rinçait l'oeil... ou autre chose... Il ne se passait pas un jour sans qu'il fasse du naturisme chez lui ou chez Chris. Sans s'en rendre compte, il venait de réactiver son amant pour une petite fin de soirée plutôt torride.

- Dis donc... j'ai allumé le feu... c'est intéressant, je savais pas que le métro te mettait dans cet état... si ça continue je vais tirer la sonnette d'arrêt d'urgence...

Mais tout chez son amant montrait un désir passionné, soudain même. Comment résister ? Un vrai pompier ne tournait jamais le dos aux flammes... Et puis Jake ne partirait pas cette nuit pour LA donc autant en profiter. Oui mais voilà, son désir personnel était toujours au point mort... Oh et puis tant pis, il laissait Chris prendre les devants pour une fois et s'il ne pouvait prendre autant de paisir que d'habitude, Mitlonfine le ferait à sa place. Il bascule donc allongé sur le dos, le long de ce canapé qui avait bien servi... Il se laissa faire. La main de son amant caressait son torse nu et inutile de dire qu'il aimait ça.

Jake plaça sa main sur l'intérieur de la cuisse de Christophe. Il déboutonna son jean et s'aperçut que son amant était plus que motivé à poursuivre ce qui avait été interrompu par une panne de l'acteur... Si lui ne pouvait avoir droit à son plaisir qui visiblement ne semblait pas vouloir lui faire une faveur, alors il donnerait du plaisir à Chris. Après tout, il lui devait bien ça... Il embrassa lui aussi fougueusement son amant, plutôt pour lui rendre la pareille que par désir pur. L'animateur était lancé alors Jake en profita. Il plongea la main dans son pantalon et sourit :

- Ah merde... tu as enlevé le paquet de clopes... remarques, tu aurais pas eu la place...

Il se redressa et embrassa son cou puis le bas de ses oreilles. Décidément, si à chaque fois qu'ils se voyaient ça partait dans ce sens, Jake ne se lasserait jamais ! Il ôta ce qu'il avait encore de vêtements sur lui et sentit la peau de Mitlonfine contre la sienne. Ce contact, qui éveillait à chaque fois des sentiments impulsifs, ne déclencha toujours rien. Il se sentait stupide et soudain, il pensa à ce qu'avait dit Chris plus tôt... Comme dans le métro ? Dans son rêve, il entreprenait les choses... là c'était l'inverse mais cela lui rapellait cet aspect dominant dominé... ça pouvait paraitre bête mais d'être en quelque sorte dans le rôle inverse ne lui déplaisait pas du tout. Bien au contraire...

Il fit glisser sa main sur le dos de son amant et sentait un frisson parcourir son épiderme. Il le regarda un instant dans les yeux et lui fit ainsi comprendre qu'il attendait. Il était devenu en quelque sorte l'esclave de Christophe. Il posa soigneusement ses lèvres sur sa bouche. Ils étaient deux bêtes en chaleur, c'était pas possible ! Enfin pour l'instant Jake n'avait pas de réaction mais peut-être cela n'allait pas tarder... Il resongea à cet épisode du métro, à lui ça ne le gènerait pas de recommencer... pour de vrai... mais bon, un fantasme en restait un... Et c'est là que lui vînt une idée qui pourrait faire tout repartir ! Il stoppe Chris dans son élan, et le regard avec passion avant de dire :

- Attache-moi... pour essayer...

Oui, il ne l'avait jamais avoué mais en réalité, de se savoir à la merci totale de quelqu'un cela pouvait à de fortes chances faire repartir la machinerie... Et n'était-ce pas ce qu'ils désiraient tous les deux ? Ils n'avaient pas de menottes mais Jake montra son pantalon qui pouvait très bien servir de liens. L'idée allait-elle enchanter Mitlonfine ou bien le rébuter ? En tout cas elle aurait de l'effet sur le jeune acteur...

» 9th Carmine St # Are you sure ? # Jake Underwood
» Art & Light [PV Chris ]
» Remise en forme... [PV Chris]